L’Autisme Infantile en détail

Les troubles Autistiques

« Le trouble fondamental le plus frappant, "pathognomonique", est l’incapacité de ces enfants d’établir des relations de façon normale avec les personnes et les situations, dès le début de leur vie. Leurs parents parlaient d’eux en ces termes : depuis toujours enfants "se suffisant à lui-même" ; "comme dans une coquille" ; "plus heureux tout seul" ; "agissant comme si les autres n’étaient pas là" ; parfaitement inconscient de tout ce qui l’entoure" ; "donnant l’impression d’une sagesse silencieuse" ; "échouant à développer une sociabilité normale" ; "agissant presque sous hypnose". Il ne s’agit pas, comme chez les enfants ou adultes schizophrènes, d’une rupture de relations préalablement établies ; il ne s’agit pas d’un "retrait" succédant à une participation. Il existe d’emblée un repli autistique extrême qui, chaque fois que c’est possible, fait négliger, ignorer, refuser à l’enfant tout ce qui lui vient de l’extérieur. »
Leo KANNER “Autistic Disturbances of Affective Contact”, Nervous Child, 1943.

Voici un résumé de la description des troubles autistiques, plusieurs fois évoqués au cours de cette étude. L’objectif est d’arriver à une représentation globale de l’Autisme Infantile tel qu’il est actuellement considéré.

Dès le début, Leo Kanner, pionner de la description de l’Autisme Infantile, a décrit le syndrome tel qu’il est actuellement  reconnu par les nosographies (Hochmann, 1994) : les troubles du comportement comportant les troubles relationnels, les stéréotypies, les rituels, l’immuabilité (sameness) et les angoisses massives. Les troubles du langage avec l’absence de langage articulé, les anomalies syntaxiques, les stéréotypies verbales, une définition littérale et inflexible des mots, des mots vidés de signification (coupure entre représentation mot et représentation chose, ils deviennent des objets autistiques), et un « langage privé de petits mots (conjonction, prépositions, relatifs) ». Les troubles de la pensée, robotisée (concrète, opératoire), sur l’organisation du temps et de l’espace (« bidimensionnel »), curiosité obsessionnelle, objets perçus comme décomposés, « démantèlement », et homogénéité de son univers.

‘« Les symptômes ne sont pas juxtaposés (…) ils s’expliquent les uns par les autres et se ramènent à un symptôme fondamental, l’immuabilité (sameness). » (Kanner, 1943)’

En se référant à l’ensemble des observations précoces, Sauvage (1988) a regroupé tous les signes mentionnés sous la forme de caractéristiques comportementales des premiers mois, du deuxième semestre, et de la deuxième année. Cette représentation réunit la totalité des manifestations possibles, mais elle ne répond pas au profil particulier de chaque enfant. Ces caractéristiques sont établies à titre indicatif.

L’Autisme Infantile est généralement défini selon un regroupement de signes dans trois catégories principales :

  • Altération qualitative des interactions sociales réciproques ;
  • Altération qualitative de la communication ;
  • Comportements restreints et stéréotypés.

Les troubles autistiques sont caractérisés par des distorsions dans le développement des diverses fonctions qui sous-tendent les relations sociales, la capacité à s’engager dans une communication réciproque et les activités imaginatives. Des anomalies sont constatées dans les comportements avec les objets ou les personnes, ainsi que dans les différents secteurs de développement : langage, motricité, perceptions, capacités cognitives, compréhension et expression des émotions.