Recherches actuelles sur les causes du développement tardif

Relation vaccin ROR et Autismes Régressifs

Le mystère de ce développement tardif de l’Autisme Infantile a amené les chercheurs à s’interroger sur toutes sortes de causes éventuelles de l’apparition d’un autisme après une période de développement normal. Une hypothèse a été émise sur l’existence d’un lien de cause à effet entre l’apparition de l’Autisme Infantile vers 12-18 mois et l’administration du vaccin ROR (Rougeole – Oreillons – Rubéole) effectuée à la même période, à savoir entre 12 et 15 mois (Kawashima et coll., 2000).

Ces réflexions se sont appuyées sur les études épidémiologiques menées en Californie et en Angleterre qui montraient une augmentation des cas d’Autisme Infantile depuis l’introduction de cette combinaison de trois vaccins (R O R).

Une des premières recherches a été celle de Wakefield en 1998 et a eu un grand impact médiatique. L’étude s’est appuyée sur 12 cas d’enfants admis dans une unité de gastroentérologie pédiatrique. Leur développement était normal jusqu’à l’apparition d’une perte de leurs capacités au niveau du langage et de troubles intestinaux. L’hypothèse émise a été celle du développement d’un syndrome composé de troubles développementaux et de troubles intestinaux liés à la vaccination du ROR. L’étude a rapidement été critiquée et controversée. Mais l’intérêt qu’ont porté les médias pour ces données a renforcé ces hypothèses. Une étude récente menée par la même équipe (Wakefield et al, 2000) a recueilli des résultats identiques sur une population plus étendue (60 sujets) et, de fait, relancé le débat.

Malgré la polémique de ces dernières années, certaines de ces hypothèses avaient été posées quelques années auparavant. Les données de ces études avaient permis de constater que le vaccin était proposé à une période manifestement sensible du développement de l’enfant. C’est-à-dire, au moment où le cerveau et le système immunitaire subissent une accélération de leur développement. Pour ces auteurs, l’exposition à certaines infections, particulièrement celles présentes dans le vaccin ROR, peut accroître le risque de déclenchement de l’Autisme Infantile mais également sa gravité (Deykin & McMahon, 1979).

Plus récemment, une étude (Weibel et al, 1998) s’est principalement concentrée sur l’impact du vaccin de la rougeole sur le comportement. Ce serait l’association de ce dernier avec une autre infection : oreillons, varicelles… qui faciliterait la formation de l’Autisme Infantile. Les hypothèses médicales sous-tendent que ces résultats s’orientent vers une propagation de l’infection organique vers le cerveau. Il y aurait un effet toxique sur le développement du cerveau (Knivsberg et al, 1990 ; Sing et al, 1998). Il faut savoir qu’un vaccin peut provoquer des effets secondaires tels que des allergies, de l’asthme, du diabète, des maladies auto-immunes, des troubles neurologiques…, non seulement en raison de sa toxicité pharmacologique mais également du fait d’interactions biophysiologiques.

L’ensemble de ces études admet que les hypothèses avancées ne sont pas prouvées, mais, reconnaît qu’il est important de prendre ces pistes de recherche en considération pour comprendre le développement tardif d’une forme d’Autisme Infantile (et également d’autres pathologies).

A la Suite de ces travaux, de nombreuses contre-études ont été menées pour vérifier ces hypothèses. Une des plus probantes, du fait du grand nombre de sujets étudiés, est celle de Taylor et coll. (1999) menée sur 498 cas d’enfants nés depuis 1979. Aucun lien n’a été trouvé entre l’administration du vaccin et l’augmentation épidémiologique du nombre de diagnostics d’Autisme Infantile. Cette étude a évalué des enfants non vaccinés, des enfants vaccinés avant 18 mois et d’autres après 18 mois. Les auteurs n’ont observé aucune association temporelle entre l’apparition de l’Autisme Infantile et l’administration du vaccin, ni de grappe de régression dans les mois suivant l’administration du ROR.