Pour résumer

Au travers des quelques exemples de comportements limites exposés, nous avons pu constater que certaines personnes avaient des difficultés à mettre en place des mécanismes de défenses non pathologiques permettant l’accès au refoulement et au dépassement des situations d’angoisse. Ces mécanismes utilisent principalement le fantasme. H. Segal (1964) décrit trois formes de fantasmes :

Si le sujet ne peut accéder au fantasme, il ne peut faire face aux situations d’angoisse qu’il rencontre. Il doit donc avoir recours à d’autres mécanismes pour échapper à ces souffrances.

Parmi les mécanismes déviants, nous pouvons citer l’introjection de la persécution par la recherche de mise sous contrôle des objets environnants. Le sujet idéalise alors l’objet d’amour dans le but d’éloigner l’objet persécuteur. À l’extrême, cette idéalisation offre, à la fois, un fantasme d’omnipotence et un fantasme d’idéalisation de tout objet. Ces processus sont décrits par Segal (1964) chez les « bébés parfaits » qui ne protestent ou ne pleurent jamais ; ils se retrouvent chez l’adulte par une absence de discrimination entre le bon et le mauvais objet, ainsi que par une fixation à des objets mauvais idéalisés.

Ces processus sont de l’ordre des mécanismes névrotiques s’ils permettent une certaine maîtrise de l’angoisse. Toutefois, s’ils s’avèrent impuissants, des processus pathologiques plus importants se mettent en place pouvant aller jusqu’à une désintégration du moi. Nous retrouvons ici le morcellement présent chez certains sujets diagnostiqués Autisme Infantile, entraînant un fractionnement de leur moi en morceaux.

‘« La désintégration est la tentative la plus désespérée du moi pour écarter l’angoisse. » (Segal, 1964)’