CONCLUSION GENERALE

Le travail effectué au cours de cette étude nous a permis d’ouvrir de nombreuses voies de réflexions et de remises en questions de l’Autisme Infantile.

Nos conclusions, qui s’orientent vers une redéfinition de l’Autisme Infantile, sont plus proches des conceptions théoriques de Bleuler que de celles de Kanner. Elles conduisent à considérer les troubles autistiques non plus en tant que syndromes, mais de symptômes.

Les troubles autistiques seraient une défense face à d’autres troubles préalablement établis.

Les liens considérés entre les pathologies névrotiques d’une part et les comportements de type autistiques chez les sujets « normaux » d’autre part peuvent être une source au travail d’analyse des mécanismes autistiques comme défenses. Ceci dans leur installation mais également dans leur rôle et leur influence sur le comportement du sujet selon qu’il est porteur d’une certaine fragilité développementale conduisant au développement d’une pathologie ou non.

De manière générale, dans les études statistiques visant à faciliter la compréhension des troubles ou d’une pathologie, des sujets atteints sont comparés à un groupe contrôle composé de sujets « sains ». Dans ce contexte heuristique, il semble plus pertinent de mettre en parallèle des sujets au diagnostic d’Autisme Infantile avec un groupe de sujets névrotiques ou de sujets « normaux » à traits autistiques. Cette méthodologie pourrait être envisagée dans un prolongement de ces travaux sur la fonction des troubles autistiques et la dénomination de pathologies précises à caractéristiques autistiques.

Pour comprendre les troubles autistiques, nous devons comprendre comment nous devenons des êtres sociaux :

« How is it possible that a child can come into the world lacking the ability to engage in the most fundamental aspects of social behavior, such as making eye contact, responding to another’s emotional cues, and having an understanding of what other people think and feel? » 13
Geraldine DAWSON & al. Development and Psychopathology, 2002.

Notes
13.

Comment est-il possible qu’un enfant puisse venir au monde sans la capacité de s’investir dans les aspects les plus fondamentaux du comportement social, à savoir sans pouvoir établir de contact visuel, répondre aux signaux émotionnels d’autrui ni comprendre ce que les autres pensent et ressentent ? (traduit par M. Frot).