Constat de curricula sexués

Dans le champ des recherches de la sociologie de l’éducation sur les inégalités scolaires, les travaux qualitatifs dans le domaine des curricula décrivent que la différence des sexes à l’école s’accentue dans les disciplines masculines.

Bien que la mixité scolaire propose un contexte favorable aux garçons, ce sont les filles qui réussissent le mieux sur le plan des performances scolaires ⁵¹ . Malgré ces bons résultats, les filles s’engagent peu dans les filières du supérieur les plus sélectives et les écarts se creusent en faveur des garçons à l’université.

Ce constat proviendrait du rapport que filles et garçons entretiennent avec l’école et leur propre construction d’identité de sexe soit en s’y conformant soit en s’en affranchissant (Bouchardet St-Amand, 1996) ⁵² . Les recherches démontrent un lien entre l’adhésion aux stéréotypes, l’identité sexuelle et la réussite scolaire (Baudoux, Noircent, 1995 ; Bouchard, Saint Amand, 1996). Ce sont les garçons qui adhèrent le plus aux stéréotypes qui réussissent le moins bien. Ils mettent en œuvre une palette moins variée de comportements et refusent de porter intérêt à tout ce qui ne « colle » pas à leurs stéréotypes.

Sur le plan du rapport aux normes sociales (exprimé par l’adhésion aux stéréotypes de sexe propre) les situations mixtes quantitativement équilibrées profitent davantage aux garçons qu’aux filles (Durand-Delvigne, 1998) ⁵³ .

Les inégalités entre les sexes sont variables suivant les disciplines : il est plus difficile d’être une fille, de préférer les matières masculines et de s’y sentir à l’aise que d’être un garçon ayant les mêmes affinités.