II. Attentes différenciées des enseignants

Suivant la gestion que l’enseignant fait de la classe, les filles et les garçons ne vivent pas les mêmes expériences. La quantité d’interactions, l’habillage pédagogique des situations d’apprentissage, la place attribuée aux élèves selon leur sexe ne leur confèrent pas d’égales opportunités en classe.

En fonction de la dynamique, des interventions qu’il effectue, les élèves n’expérimentent pas tous le même curriculum réel à partir des tâches définies par l’enseignant ⁹¹ pour permettre les apprentissages. Il contribue à produire différences et inégalités suivant le contenu, le mode de transmission et d’évaluation choisis. Ces éléments ne sont pas sans conséquences pour la réussite scolaire des filles et des garçons.

Les travaux d’un certain nombre de chercheurs montrent que les enseignants entretiennent davantage d’interactions avec les garçons qu’avec les filles, on estime généralement une proportion de 2/3 en faveur des garçons pour 1/3 pour les filles (Subirats et Brullet, 1988 ; Fennema, 1990 ; Sadker et Sadker, 1990; Duru-Bellat, 2004). On note également que les attentes des enseignants sont particulièrement différenciées dans les disciplines masculines où ils favorisent les garçons et leur prédisent de meilleures performances ⁹² . Aux Etats-Unis certains enseignants tentent de réduire ces différences et avouent des réussites positives mais limitées (Ambrose, Levi et Fennema, 1997) ⁹³ . Selon eux, l’équité ne peut être atteinte qu’à la condition d’un « parti-pris » en faveur des filles sur les plans quantitatif et qualitatif.

L’organisation pédagogique influe sur la réussite des filles et des garçons : certaines situations d’apprentissage sont plus favorables aux filles et d’autres aux garçons.