IV. L’enseignant : un être de corps et de langage

L’enseignant étant considéré institutionnellement responsable de sa classe, certaines études se sont penchées sur les performances obtenues suivant les classes, parlant d’ « effet-enseignant » et d’ « effet-classe » (Bressoux, 1994) 124 .

Ces effets proviennent en grande partie de l’enseignant, mais les comportements des élèves peuvent l’influencer. En changeant certaines pratiques, le comportement et les apprentissages des élèves se modifieraient (Gage et Needel, 1989) 125 . A cet égard, par l’ordre et l’autorité qu’il met en place, l’enseignant prépare l’organisation du travail et induit ses choix pédagogiques.

Dans ce paragraphe, nous débuterons par l’exploration du discours de l’enseignant que nous approcherons en tant que discours sexué se situant dans une relation affective à l’élève.

Si la transmission verbale est le principal moyen de communication, la voix en est l’expression privilégiée mais tout le corps participe également à l’échange. La voix et les attitudes des femmes et des hommes manifestent l’émotion de l’individu et constituent des indicateurs sexués.

Notes
124.

Bressoux, P. (1994). Les recherches sur les effets-maîtres et les effets-écoles. Revue Française de Pédagogie, 108.

L’ « effet-classe » provient pour une grande partie de l’enseignant lui-même. Le maître peut changer certaines de ses pratiques et cela a des répercussions sur le comportement et les acquisitions des élèves. (p.96).

L’ « effet-maître » provient des attentes des enseignants et exercent des effets sur les acquisitions des élèves. Le mécanisme opératoire ne fonctionne que si les attentes du maître sont inflexibles.

Le maître attend un comportement et des résultats spécifiques à chaque élève, à cause de ces différentes attentes le maître se comporte différemment avec les différents élèves. Ce « traitement » communique aux élèves quel comportement et quels résultats le maître attend d’eux et affecte la façon dont ils se perçoivent eux-mêmes, leur motivation pour réussir et leurs niveaux d’aspiration. Si le « traitement » est permanent dans le temps, il va façonner leur réussite et leur comportement. Avec le temps la réussite et le comportement des élèves vont se conformer de façon de plus en plus étroite au comportement attendu d’eux. (p.98).

125.

Gage et Needel, (1989) Process-product Research on Teaching.A Review of critiscism. The Elementary school journal, 89 (3), 253-300. Cité par Bressoux. (p.96).