I. Bref rappel : l’EPS en tant que discipline scolaire

Il convient de résumer brièvement les principes fondamentaux qui ont présidé à la construction de l’EPS en tant que discipline scolaire afin de pouvoir en tirer des éléments de réponse quant au fonctionnement et aux enjeux actuels de l’Education Physique.

I.1. Début du 20ème siècle : l’EP est tolérée pour les filles.

Au début du siècle, seuls les garçons étaient autorisés à pratiquer l’Education Physique. La circulaire du 2 mai 1923 impose que les pratiques physiques des filles soient envisagées avec réserve et ne fassent pas l’objet de championnats publics. Lors de cette période, deux courants influencent l’EP et entreprennent sa réforme : il s’agit du courant médical de Tissié et du courant militaire d’Hébert. Chacun d’entre eux organise des formations au métier d’enseignant d’EP, souvent en recrutant parmi les instituteurs et institutrices et tente de laisser les marques de leurs priorités dans les pratiques.

Il faudra attendre 1940 pour voir apparaître une circulaire ayant pour double objet de présenter l’Education Générale et Sportive et lui attribuer des objectifs forts pour les élèves des deux sexes 152 . Cependant un an plus tard, sous l’occupation, l’intérêt pour l’EP poursuit de nouveaux axes et les Instructions Officielles de 1941 vont de nouveau ignorer les filles ou les confiner dans des pratiques mineures et spécifiques à leur sexe pour ne plus se consacrer qu’à la valorisation des garçons, futurs hommes et chefs. Les circulaires du 5 septembre 1942 et du 17 novembre 1943 vont accentuer cette discrimination en enfermant les filles dans le cadre d’activités spécifiquement féminines : la gymnastique rythmique et harmonique d’Irène Popard qui prône la grâce et la souplesse. Ce phénomène va perdurer quelques années.

Notes
152.

Artus, D. (1999). La mixité : illusion égalitaire en éducation physique et sportive ? Son étude à travers les représentations sociales des enseignants et des lycéens. Thèse non publiée. Poitiers.