I.2. Après-guerre : des pratiques différenciées.

Les difficultés matérielles et la pénurie de personnel qui suivirent la fin de la guerre engendrèrent une modification des priorités.

Les filles seront cantonnées dans des pratiques d’exercices rythmiques et de danses populaires faciles à mettre en œuvre même pour un non spécialiste. La circulaire du 22 décembre 1952 entérina la différence d’enseignement selon le sexe des élèves : un homme assura l’enseignement des garçons, une femme celui des filles.

Cinq ans plus tard, grâce à la circulaire du 3 juillet 1957, une décision ministérielle prônera la mixité en EPS afin de pallier à la pénurie de professeurs spécialistes de la discipline. La configuration de l’enseignement de l’EP se trouvera brutalement modifiée et perturbera principalement les enseignantes. Ces troubles seront particulièrement accentués par la nécessité qu’elles auront à enseigner aux garçons. Alors que les hommes n’éprouveront pas de peine particulière à enseigner aux filles 153 , les femmes se trouveront mises en difficulté, subitement confrontées à une situation pour laquelle elles n’étaient pas préparées, n’ayant pas été préparées aux pratiques masculines. Des conflits naissent de l’opposition entre les enseignantes et les garçons : celles-ci proposent un mode de transmission qui s’oppose aux pratiques des garçons et ces derniers ne reconnaissent pas leurs compétences 154 .

Les enseignantes trouveront-elles la reconnaissance de leur compétence professionnelle avec l’avènement de l’Education Physique et Sportive ?

Notes
153.

Les hommes n’éprouvent pas de difficultés mais ne modifient pas leur enseignement, il revient aux filles de s’y adapter !

154.

Midol, N. (1989). Lire notre imaginaire social en étudiant le Sport masculin et féminin. In P. Arnaud, J-P. Clément et M. Herr (Eds.), Education physique et sport en France. Paris : AFRAPS. (pp.233-239).