Chapitre 1. La notion de sexe et les enjeux auxquels elle renvoie

La mixité peut être regardée à travers les identités sexuées et les identités de genre des élèves entre eux, mais aussi des élèves et de l’enseignant(e).

La psychosociale entend à la suite de G.H. Mead que l’individu n’existe que par l’identité sociale qui se forge par le contact avec autrui. Dans son contact avec l’autre, l’individu prend conscience de ses capacités, du rôle qu’il joue par le regard que les autres portent sur lui. Les rôles qu’il endosse sont des modèles de conduite stéréotypés qui normalisent et stabilisent les relations entre les personnes et définissent un cadre de référence permettant le repérage de chacun dans une situation (Dortier, 1998) ²⁰⁶ . Les rôles de sexe font partie de l’identité de l’individu, ils se créent par l’interaction sociale et la confrontation aux autres, chacun acceptant d’assumer certains rôles sexuellement typés et en refusant d’autres, conformément à la confrontation aux autres.

Lors des dernières décennies, au sein des mouvements féministes, une étude des rapports entre sexes s’est développée dans des perspectives historique, sociale et psychologique. Au contraire, le point de vue naturaliste issu des études biologiques postule la nature féminine ou masculine de chaque individu sans mettre en avant la construction sociale de la pensée et des attributs de genre. Pour ce courant, la différence entre les sexes est purement naturelle et s’amplifie avec la distribution des rôles de sexe régentés par l’ordre patriarcal ²⁰⁷ . Alors que pour le féminisme, le fondement de la différenciation des sexes au sein du contexte social est d’ordre culturel. Cette essence renvoie à des identités et à des processus identitaires sur lesquels nous reviendrons en premier lieu, avant de regarder les enjeux de pouvoir liés à ces identités et que nous illustrerons à partir de la société sportive.