III. Identités féminines, masculines et pratiques sportives

Le sport est historiquement et symboliquement issu du masculin. Dans la culture anglo-saxonne où il connaît une importance majeure, il est considéré comme l’un des éléments fondamentaux de la construction de la masculinité (Terret, 2004) 258 . C’est à partir des valeurs fondamentales de la société industrielle qu’il s’est peu à peu organisé et universalisé.

Partant de ce constat, quelle place les femmes peuvent-elles occuper dans ce territoire masculin qu’elles convoitent ? Pourtant au gré des évolutions, certaines parviennent à entrer dans les pratiques sportives. A partir de cet accès des femmes aux pratiques, l’enjeu de la sportive tourne autour de l’équilibre de son identité : comment faire comme les hommes tout en restant une femme ?

Aujourd’hui, la cause des femmes sportives est entendue et considérée comme digne d’intérêt. Pour promouvoir l’accès des femmes au sport, l’institution apporte son aide et son soutien. A défaut d’être reconnues pour les valeurs particulières qui leur sont propres, les femmes tendent à rechercher l’accès aux valeurs masculines socialement valorisées. A l’origine de sa « renaissance », si le sport a été créé par des hommes pour des hommes 259 , il s’est aujourd’hui érigé en norme sociale. Le caractère sportif est devenu dominant dans notre société 260 et, à ce titre, convoité par les femmes comme l’accession à une pratique hautement désirable. Pour y parvenir elles ont un sérieux handicap historique et social à combler.

Historiquement, l’homme a toujours été l’unique protagoniste des pratiques sportives :

« On comprend alors combien il en coûte actuellement à la femme de lutter pour le plein accès au sport si l’on considère l’ancienneté et la dimension des racines du sport dans les domaines réservés aux hommes » (Cagical, 1981) 261 .

Socialement, la femme doit faire accepter son identité de sportive à part entière. Pour cela des missions institutionnelles, par exemple, ont été mises en place.

Notes
258.

Terret, T. (2004). Déjà cité.

259.

Baillette, F. et Liotard, P. (1999). Texte introductif. In F. Baillette et P. Liotard (Eds.), Sport et virilisme. (pp.4 –5). Montpellier : Quasimodo & Fils.

260.

Louveau, C. et Métoudi, M. (1986). Les loisirs sportifs : un incontournable contexte. Revue EPS, 200-201.

261.

Cagical, J-M. (1981). Sport et identité féminine. In E. Berhane (Ed.). La femme d’aujourd’hui et le sport. Paris : Amphora.