Chapitre 2. La notion de genre et son intérêt pour appréhender les pratiques sportives en EPS

Le filtre du sexe dans l’analyse des identités mérite d’être affiné : il existe des garçons qui véhiculent des stéréotypes de filles, des filles aux comportements de garçons, des enseignantes masculines et des hommes aux manières d’être féminines, des élèves et des enseignants à la fois masculins et féminins : androgynes.

La notion de genre utilisée depuis une vingtaine d’années en France, même si la psychanalyse freudienne l’a éclairée depuis plusieurs décades, peut permettre de revenir sur la mixité et les interactions qui s’y déroulent.

Dans les années 1980, les courants féministes anglo-saxons ont conclu que le genre était premier et le sexe second 290 . Cette assertion implique que tout ce que l’individu vit des différences entre les sexes au quotidien passe à travers les représentations d’une société contextualisée géographiquement et dans le temps, à travers la culture sociale mais n’est pas créé par elle. Alors que le sexe est un donné, attribué à l’individu dès sa naissance et même avant, le genre est un construit social, un marqueur sexué que l’individu bâtit par sa relation à l’environnement. Le concept de genre possède son intérêt propre et permet de saisir des éléments de compréhension sur la réalité de l’individu dans sa dimension sexuée ou genrée devrait-on dire ici.

Notes
290.

Raynal, M. (2004). Les filles et les garçons sont-ils éduqués ensemble ? Diversité 138, 7-11.