III. Etudier le genre qu’est-ce que cela apporte de plus ?

A l’instar de Zaidman (2003) 300 , interrogeons-nous sur la portée de ce concept et sur sa pertinence, le genre est-il un « Concept imposé, construit, utile, superflu voire dangereux ? ».

Si l’on peut attribuer au terme « sexe » la « différence » naturaliste qui entérine les positions occupées par les hommes et les femmes dans la société sur l’apparence sexuée, le terme de « genre », lui, renvoie à la « différenciation » du féminin et du masculin. Celle-ci existe au sein d’une même personne et se construit durant toute la vie par la confrontation à l’environnement. Butler (1990) 301 fait remarquer que si le genre ne découle pas du sexe, il n’y a aucune raison de croire qu’il n’y a que deux genres. Le genre comme le sexe est fictif, il est construit à travers des pratiques discursives et non discursives. En nommant un bébé fille ou garçon on cite tacitement les normes du sexe donné. Le genre est donc une « fiction régulatrice » (Butler, 1990). Les recherches féministes ont constitué un élément important de la construction et du cadre dans lequel le genre s’est développé. Elles envisagent le genre dans sa dichotomie féminin/ masculin construite socialement et permettant d’accéder plus finement à l’individu.

Notes
300.

Zaidman, C. (2003). Introduction. Déjà cité. (p.13).

301.

Butler, J. (1990). Gender Trouble : Feminism and the Subversion of Identity. New York, London : Routeledge.