I. Stéréotype : un outil de référence

Les psychologues sociaux ont recours « à la notion de ‘stéréotype’ pour qualifier les croyances que l’on attribue à un individu du fait même de son appartenance à une catégorie sociale donnée ». (Dortier, 1998) 314 . Les stéréotypes sont des « schémas simplifiés par lesquels certaines caractéristiques favorables ou défavorables sont attribuées à toutes les personnes ou objets constituant pour le sujet une catégorie » (Reuchlin, 2000) 315 . Le stéréotype se caractérise par sa pauvreté, son caractère affectif, sa rigidité, il contribue à la cohésion du groupe dans lequel il est exprimé et oriente les conduites à l’égard des personnes auxquelles on l’applique.La notion du stéréotype peut être définie en référence à Baudelot et Establet (1993) 316  :

‘« Le concept de « stéréotype de sexe » indique que chaque individu est contraint de construire son identité personnelle en prenant position par rapport à des attentes sociales traditionnellement propres à son sexe ».’

Ils ajoutent plus loin, s’appuyant sur Morin (1980) 317  :

‘« Adhérer à un stéréotype se définit par le fait de partager une opinion toute faite sans l’analyser […] cette opinion n’a pas de fondement dans la réalité et se pose comme une généralité. »’

Les caractéristiques attribuées à une catégorie se structurent et se matérialisent en images qui facilitent la capacité à former un jugement sur la personne ; ces images forment des stéréotypes (Aebischer, Oberlé, 1998) 318 . « c’est un système de croyances qui associe du descriptif (ce qui est) et du prescriptif (ce qui doit être) » (Delphy, 1991/2002) 319 .

Les jugements et les comportements peuvent être stéréotypés. Ces représentations ont été utilisées pour caractériser le féminin chez les femmes et le masculin chez les hommes. Les caractéristiques masculines et féminines des comportements relèvent du genre et non du sexe : « dès lors que l’on admet que certaines différences au moins sont construites, on est dans la problématique du genre » (Delphy, 2002). Le stéréotypage fait partie des processus psychologiques de catégorisation dont les effets accentuent les ressemblances au sein d’une même catégorie et les différences au sein de la catégorie opposée.

Les stéréotypes se construisent en référence au groupe d’appartenance, ou en s’appuyant sur ceux du groupe opposé.

Notes
314.

Dortier, J-F. (1998). Déjà cité. (p.245).

315.

Reuchlin, M. (2000). Psychologie. (14ème éd.). Paris : PUF. (p.462).

316.

Baudelot, C. et Establet, R. (1993). Déjà cité.

317.

Morin, C. (1980). Qu’est-ce qu’un stéréotype discriminatoire ? Vie pédagogique, 9, 18.

318.

Aebischer, V. et Oberlé, D. (1998).Déjà cité.

319.

Delphy, C. (2002). Penser le genre : quels problèmes ? In M.C. Hurtig, M. Kail et H. Rouch. Sexe et genre : de la hiérarchie entre les sexes. (2ème éd.). Paris. Editions du CNRS. (p.96).