IV.2. La masculinité : une identité malmenée

Mosse (1997) a exploré l’image de l’homme au cours des différentes périodes historiques.

Il constate que l’idéal de l’homme moderne n’a guère changé depuis la fin du 18ème siècle, période à laquelle la classe bourgeoise a imposé ses valeurs fondées sur la puissance, l’honneur, le courage. Pour Welzer Lang 339 , si les valeurs générales sont toujours présentes, les codes ont changé. La force physique qui symbolisait la compétence dans le travail est aujourd’hui inutile dans l’exercice de nombreux métiers de la technologie. Pourtant presque la moitié des garçons pensent toujours que la masculinité s’exprime par la construction d’un corps viril représenté par les muscles, la masse et la force car le corps possède un statut d’objet qui développe une force instrumentale. La virilité est un stéréotype qui symbolise par le concret la notion plus abstraite de masculinité 340 . C’est une injonction très puissante dans le code social des hommes qui se met en place dès les cours d’école et dans tous les lieux dont les garçons ont un usage quasi-exclusif. Ils apprennent à ne pas se plaindre, à se battre, à être les meilleurs et surtout à ne pas être « des femmes ».

« Les garçons sont suspectés dès qu’ils montrent des comportements ou des intérêts féminins » (Sargent, 2001) 341 .’

Conjurer la peur, prendre des risques font partie des rituels de la construction virile.

Les identités sexuées réalités biologiques permettent d’interpréter les comportements d’élèves en EPS.

Les identités de genre, un construit social permettront, nous l’espérons, d’appréhender plus finement la question des comportements des élèves et des enseignants en EPS.

Notes
339.

Welzer Lang, D. (2004). Déjà cité.

340.

Mosse, G. L. (1997). L’image de l’homme. L’invention de la virilité moderne. Paris : Abbeville. (Traduit de l’anglais par Michèle Hechter).

341.

Sargent, P. (2001). Déjà cité. (p.122).