I.2. Analyse quantitative

Le décompte quantitatif des interactions de l’enseignant avec les élèves en EPS n’avait à notre connaissance encore jamais été effectué. Par cet axe d’analyse nous souhaitons mesurer la répartition des interactions par groupe de genre des enseignants au regard du sexe des élèves. Certains groupes de genre interagissent-ils davantage avec les élèves que d’autres ? Les interactions en EPS sont-elles favorables aux garçons ainsi que dans les autres disciplines scolaires connotées masculines ?

Les vidéos des séances d’apprentissage ont été le support de deux décomptes complémentaires : l’un concerne le nombre d’interactions et l’autre leur durée.

Ces deux types d’informations ont été prélevés pour permettre une description plus précise, une même durée d’interaction pouvant se décliner en un nombre variable d’interactions et inversement.

Une interaction est comptabilisée tant que l’enseignant ne s’est pas détourné de l’élève pour y mettre fin. Dans le cas où l’enseignant après s’être détourné de l’élève, revient à lui après une interruption ou une autre interaction, une seconde interaction a été comptabilisée. Par ailleurs nous avons considéré en tant qu’interaction toute activité visible de l’enseignant en direction d’un élève que le support soit la communication verbale ou non verbale.

Nous avons dissocié l’origine de l’interaction entre celle provenant de l’enseignant et celle provenant d’un élève ou d’un groupe d’élèves. Enfin, toutes les interactions ont été catégorisées suivant le sexe de l’élève auquel elles sont adressées.

A l’issue de ce dénombrement, nous avons calculé un indice permettant de réajuster le nombre d’interactions par rapport au nombre d’élèves de même sexe présents dans la classe. Le calcul de cet indice selon Zaidman (1996) 367 permet de comparer équitablement filles et garçons au regard des effectifs de chaque population ce qui est important dans les classes présentant un déséquilibre entre les deux sexes.

Cet indice se calcule de la manière présentée en figure 5.

Figure 5: Calcul de l'indice d’équité selon Zaïdman.
Figure 5: Calcul de l'indice d’équité selon Zaïdman.

Une différence dans les nombres d’interactions entre la partie statistique et la partie qualitative est à remarquer. Elle est due à une définition différente de « l’interaction ». Lors du dénombrement support de l’étude statistique, une interaction était comptabilisée pour une séquence de communication verbale ou non verbale mettant en relation l’enseignant et un(e) ou plusieurs élèves. Dans la partie qualitative cette interaction a été découpée en une ou plusieurs séquences catégorisées suivant l’information transmise. Au sein d’une même interaction l’enseignant peut donner différents types de renseignements. Le terme « d’interaction » a été conservé pour la partie quantitative et pour la partie qualitative nous avons parlé de « séquence ». Mosconi et Loudet-Verdier(1997) 368 parlent de séquences propositionnelles.

Pour établir un constat chiffré du nombre et de la durée des interactions de l’enseignant à l’élève (fille vs garçon) nous avons dénombré et chronométré chacune des séances enregistrées.

Notes
367.

Zaidman, C. (1996).Déjà cité.

368.

Mosconi, N. et Loudet-Verdier, J. (1997). Déjà cité.