Nous proposons une analyse croisée de quatre enseignants de genre différent dans le but d’établir un premier constat 376 des différentes positions de genre à savoir : sex-typé, cross-typé et androgyne.
L’analyse de quatre enseignants est proposée d’après les configurations sexe/genre suivante:
C’est bien l’enseignant d’EPS qui est ici objet de recherche à travers le prisme du genre. A partir des vidéos tournées en situation, nous tenterons une description générale en prenant comme axe central le genre. Ce faisant c’est une reconstruction et une interprétation propres à quelques cas d’enseignants jugés représentatifs de leur configuration de genre que nous proposons maintenant, à partir des analyses qui seront présentées dans la partie résultat. Nous souhaitons proposer quatre « portraits » caractéristiques des enseignants selon les différentes configurations de genre en nous appuyant sur les outils méthodologiques proposés précédemment.
La présentation de cette étude de cas nécessite une remarque quant à la reconstruction du sens des actions et des discours recueillis et observés. En effet après avoir recherché les codes, les valeurs, les particularismes personnels concernant le genre de manière à reconstituer le sens global des conduites, des attitudes, des discours de l’enseignant, un temps d’interprétation de la part du chercheur est nécessaire. L’interprétation s’appuie sur les représentations de l’enseignant ou du moins sur ce qu’il en donne à voir. A l’instar des anthropologues, l’étude des représentations ne peut se passer d’une phase d’interprétation du contenu observé. Le chercheur tente de deviner les intentions latentes des comportements, des paroles, des actes communicatifs. « Un comportement doit être compris à partir des croyances et des intentions qui le sous-tendent. Il n’est pas à lui-même sa propre explication » (Sperber, 1989) 378 .
Pour aider à l’interprétation, nous avons eu recours à la confrontation avec les stéréotypes communément retenus par les normes culturelles et sociales. L’interprétation des observations des vidéos des enseignants est appréhendée dans cette optique, il est indéniable qu’elle met en jeu l’objectivité et l’impartialité nécessaire à toute recherche.
Avant de lire ce paragraphe nous invitons le lecteur à visionner le cd-rom du montage (annexe 1) des vidéos filmées qui ont constitué le recueil de données afin d’aborder plus facilement les descriptions proposées.
Pour davantage de clarté nous avons encodé chaque enseignant selon l’initiale de son sexe et une abréviation de son groupe de genre. Le numéro qui suit est attribué pour différencié les deux enseignants du même sexe au sein du groupe. Nous avons souhaité associé un prénom fictif afin d’humaniser le code attribué à chaque enseignant ce qui nous a permis au moment de l’interprétation de nous représenter l’enseignant en « image ».
Sperber, D. (1999). L’étude anthropologique des représentations : problèmes et perspectives. In D. Jodelet (Ed.), Les représentations sociales. (pp.133-148). (6ème éd.). Paris : PUF.