A. Modélisation du rapport de l’enseignant au déroulement de la leçon

Au début de la leçon de gymnastique, "Serge" fait asseoir les élèves sur les tapis, il reste lui-même debout pendant le temps d’explication. Il agira de même pour l’activité badminton, mais pas pour l’activité handball qui se passe sur terrain extérieur et se prête peu à cette configuration.

De part sa stature, ses mouvements, sa voix forte, "Serge" occupe l’espace et le temps du cours, attitude repérée comme étant une caractéristique masculine. Cette impression est accentuée par l’étroitesse de la salle de gymnastique mais se repère également sur le terrain de handball et dans la salle du badminton. Par exemple, il n’hésite pas à interpeller un(e) élève par son prénom de loin, ajoutant si nécessaire un commentaire que tous les autres élèves entendront également. Le temps des différents agrès en gymnastique est chronométré pour la forme car si l’enseignant s’en préoccupe en demandant à un garçon de surveiller le chronomètre, il n’en tient pas réellement compte pour faire tourner les ateliers. Ce sont les nécessités d’apprentissage qui déterminent finalement le temps alloué aux différents agrès pour les groupes. En gymnastique, le sol est obligatoire pour tous les élèves, ils effectuent un second choix parmi le saut de cheval et la poutre. Les barres asymétriques ne peuvent pas être choisies par les élèves alors que l’agrès reste disponible en permanence. Les élèves (les filles) se voient proposer un agrès féminin (la poutre) qu’elles utiliseront essentiellement de manière non acrobatique alors que les garçons accèdent aux acrobaties par le saut de cheval et notamment par la réalisation d’une figure renversée (la lune). D’ailleurs, l’enseignant conscient des difficultés de cet apprentissage, souhaite être présent en parade lors de la réalisation de ce type de saut, ce qui l’occupe pendant plus de vingt minutes spécifiquement avec un groupe de six garçons et une fille. Cette dernière sera finalement évincée de cette acrobatie jugée inaccessible pour elle et l’enseignant lui proposera une figure sans renversement, ou une situation plus facile.