I.3.3. Stéréotypes sous-jacents dans l’analyse du haut niveau

L’évolution de la gymnastique artistique féminine et masculine contemporaine valorise l’acrobatie et l’espace aérien. « Aujourd’hui par l’acrobatie il y a une valorisation des actions favorisant la relation à l’espace » (Amiot-Badin, 1992) 406 . Cette évolution est confirmée par l’analyse, effectuée par R. Fourdan 407 , des Championnats du monde de 1987 où l’amplitude remarquable donne une impression de vol. Les prouesses techniques et artistiques sont d’un niveau remarquable, mais en contrepartie la prise de risque importante génère des accidents. L’accès à l’espace plus aérien met en dialectique la prise de risque maximum et la sécurité parfois défaillante, malgré la maîtrise kinesthésique du corps. Un tel constat permet de comprendre la quantité de répétitions nécessaires pour réussir l’enchaînement parfait dans un contexte affectif ahurissant.

La gymnastique féminine se rapproche de la gymnastique masculine dans ses aspects acrobatiques : « Les lâchers aux barres asymétriques sont proches de ceux de la fixe ». La maîtrise technique profite au pôle acrobatique aussi bien pour les garçons que pour les filles (Hauw et Robin, 1998) 408 .

Dans son évolution actuelle, la gymnastique évince le collectif pour se consacrer uniquement à l’individuel, consacrant ainsi la performance, la(le) meilleur(e) gymnaste.

Les éléments changent vers plus d’aérien, de rotation, de risque, ils deviennent plus uniformes, on constate alors une moindre créativité.

Notes
406.

Amiot-Badin, F. (1992). Déjà cité.

407.

Fourdan, R. (1987). Championnats du monde Rotterdam. Revue EP.S, 210 .

408.

Hauw, D. et Robin, J-F. (1998). Championnat du monde 1997. Revue EP.S, 270 , 81–83.