Evolution du haut niveau

En gymnastique artistique féminine, ⁴⁰⁹ dans son bilan sur les JO de Séoul, Jacquetin met en avant les qualités de maîtrise, risque, athlétisation et rigueur. La maîtrise est recherchée à tous les agrès avec des exercices complexes qui ont tendance à se généraliser, le risque est contrôlé et les mouvements sont de plus en plus acrobatiques. La discipline devient plus athlétique par son intensité et l’engagement physique de plus en plus important demandé aux gymnastes. La rigueur est présente à tous les niveaux de la préparation physique, technique, physiologique, psychologique.

Les barres asymétriques sont remarquées comme l’agrès qui a le plus évolué, par la recherche d’augmentation des éléments acrobatiques aériens, la complexité des combinaisons à un haut niveau de difficulté qui y est proposé. A la poutre, les sauts chorégraphiques sont d’un niveau élevé (Kieffer, 1996) ⁴¹⁰ . Il y a une grande recherche de variété et de technique tout en préservant un rythme lié. Dans le même temps les règlements favorisent la sécurité des gymnastes. On remarque que ce sont les deux agrès spécifiquement féminins qui produisent le plus d’évolution.

Pour la gymnastique artistique masculine, le bilan technique des JO de Séoul ne mentionne pas d’évolution particulière, mais remarque « l’engagement des gymnastes et la solidarité de l’équipe. » (Jacquetin, 1988) ⁴¹¹ . On retrouve en ces termes des qualités historiquement reconnues comme figurant à la base de la gymnastique masculine. D’une manière générale, l’évolution de la gymnastique masculine va dans le sens d’une généralisation des figures de haute technicité notamment par la réalisation de tours aériens en plus grand nombre et à partir d’actions de plus en plus variées ménageant ainsi un effet de surprise. L’exécution semble parfaitement maîtrisée et c’est la gestion affective qui permet de faire la différence entre deux gymnastes de même niveau (Bourbon, 1996) ⁴¹² . Le code de pointage 2001-2004 met en avant l’évolution vers des éléments de force de niveau supérieur pour les anneaux et un travail en dessous des barres parallèles permettant de retrouver des éléments jusqu’ici peu présentés favorisant l’originalité (Revue Gym’Technic, 2002) ⁴¹³ .

L’évolution des gymnastiques féminine et masculine fait apparaître des similitudes dans les aspects aériens, le niveau de difficulté et de prise de risque. Par contre on perçoit des différences entre la fluidité et la liaison du mouvement pour les agrès féminins, la valorisation de la force pour les agrès masculins.