IV.4. Discussion

L’analyse des interactions est intéressante car elle offre des résultats contrastés suivant l’APSA, ce qui constitue un résultat non anticipé mais que nous avions intuitivement ressenti au cours du tournage des vidéos, l’activité gymnastique paraît donc particulière. En serait-il de même pour une autre activité connotée féminine comme la danse, la GR, l’acrogym ?

Du fait de ce particularisme la généralité d’une discrimination sexuée des interactions est vérifiée mais doit être nuancée. Les résultats obtenus dans les autres disciplines scolaires connotées féminines vont pourtant en sens inverse de la connotation féminine de l’APSA ici étudiée. Il est vrai que pour la gymnastique ce sont les enseignants qui sollicitent davantage les garçons.

Les résultats concernant la CNV sont cohérents avec les stéréotypes féminins/ masculins d’occupation de l’espace et d’assurance corporelle.

On retrouve pour le groupe masculin une occupation de l’espace importante, un comportement corporel démontrant une présence assurée, un sentiment de puissance s’en dégage. On peut alors se demander si cette puissance corporelle de l’enseignant ne tend pas à écraser ou à mettre mal à l’aise certains élèves les plus inhibés(voir le garçon qui recule quand l’enseignante vient pour le parer).

Pour le groupe féminin, on retrouve une attitude plus proche des valeurs féminines sous la forme d’un « effacement » corporel ou sous la forme d’une attitude maternante et de compassion. Ces comportements sont conformes aux descriptions sexuées.

Un effet du sexe apparaît dans un certain cadre : analyse quantitative, forme, nature et type des interactions ce que confirment les études sur les interactions dans leurs résultats quantitatifs et celles sur le discours de l’enseignant et les formes verbales employées.

L’effet du genre n’est pas toujours significatif mais il le devient quand il est croisé avec le sexe de l’enseignant. On aurait donc un effet croisé genre et sexe qui se renforcent ou au contraire se nuancent selon les cas.

On note particulièrement cette distinction entre les femmes et les hommes pour les groupes masculin, androgyne, féminin qui sont les groupes les plus marqués au niveau de la polarité masculin/ féminin selon leur position sur les échelles du BSRI.

Nous pouvons confirmer l’assertion de Pujade-Renaud (1983) 457 sur la théâtralisation de l’enseignant dans la transmission du savoir et l’acte d’enseignement. « la séduction et le savoir sont théâtralisés, l’enseignant en étant le metteur en scène ».

A l’issue de ce chapitre sur les interactions nous pouvons conclure que :

Dans le chapitre précédent sur les contenus nous avions mis en évidence un effet du sexe plus ou moins marqué selon les groupes de genre et selon l’APSA. Cet effet du sexe se confirme pour les interactions et prend parfois le pas sur l’effet du genre suivant l’indicateur observé.

Ainsi qu’au chapitre précédent, nous concluons à la présence d’un effet du genre et d’un effet du sexe conjoints pour les indicateurs utilisés pour l’étude des interactions.

Notes
457.

Pujade-Renaud, C. (1983).Déjà cité.