III.5. Conclusion et discussion à propos de l’autorité et du contrôle

On perçoit une différence entre les groupes de genre pour ce qui relève de l’usage de l’autorité et du contrôle sur les élèves. Malgré la variabilité des individus relevant de la personnalité de chacun, il est possible d’argumenter en faveur d’une tendance propre à chaque groupe selon son genre.

-Le groupe le plus haut sur l’échelle de la masculinité, groupe masculin, déploie davantage de signes d’autorité, tandis que le groupe le plus haut sur l’échelle de la féminité n’en fait pas usage. Alors que le groupe masculin régit l’activité des élèves strictement, le groupe féminin est plus souple sur ce point.

-De manière unanime, l’autorité et le contrôle sont davantage mis en œuvre avec les garçons et moins avec les filles ; pour ces dernières elles relèvent le plus souvent d’interactions sur la tenue vestimentaire ou le manque d’activité. Pour les garçons, les enseignants tentent d’éviter ou de limiter les comportements déviants, les incidents critiques.

-Si l’on compare les enseignants suivant leur sexe, on remarque que les enseignants hommes masculins et non différenciés affirment une autorité physique. Les femmes de tous les groupes utilisent plus facilement une forme de contrôle permanent intervenant sur la note des élèves ou menacent de le faire.

Ces constats vont dans le sens des recherches antérieures montrant que l’autorité est tacitement du côté des hommes, d’abord par leur manière de s’imposer physiquement. Les femmes développent d’autres stratégies afin de maintenir l’ordre dans la classe. Ainsi que le confirme certains auteurs (King, 2000 460 ; Sargent, 2001 461 ) les femmes ne souhaitent pas affirmer leur autorité et utilisent d’autres moyens plus détournés ou disent clairement que cette affirmation est contraire à leur identité.

Notes
460.

King, J.R. (2000). Déjà cité.

461.

Sargent, P. (2001). Déjà cité.