Climat affectif

Les données sur les interactions de climat affectif recueillies dans le contexte de l’activité gymnastique doivent permettre de tester l’hypothèse selon laquelle les enseignants des groupes qui adhèrent aux valeurs masculines (groupe masculin et androgyne), émettent davantage d’interactions de climat affectif négatif favorisant une ambiance autoritaire. Au contraire, les enseignants des groupes qui adhèrent aux valeurs féminines émettent davantage d’interactions de climat affectif positif favorisant une ambiance maternante.

Figure 17: climat affectif selon le genre et le sexe des enseignants
Figure 17: climat affectif selon le genre et le sexe des enseignants

Le climat affectif positif est moins abordé par les enseignants que le climat affectif négatif. On remarque des différences pour le nombre des interactions : les hommes masculins et les femmes féminines montrent peu leurs émotions, alors que les femmes masculines les montrent beaucoup, elles font partie de la « théâtralisation » de leur rôle d’enseignante. Pour les groupes androgyne, non différencié et féminin, les hommes développent davantage d’interactions affectives que les femmes.

Figure 18: climat affectif selon le genre des enseignants
Figure 18: climat affectif selon le genre des enseignants

Les mêmes données distribuées uniquement par groupe de genre font apparaître un nombre décroissant d’interactions en allant du pôle masculin vers le pôle féminin. L’équilibre entre les deux états de climat affectif, positif et négatif, est plus marqué pour le genre féminin, alors que les groupes androgyne et non différencié valorisent le climat affectif négatif.

Alors que l’indicateur du nombre et de la durée des interactions verbales montrait une courbe croissante allant du groupe masculin au groupe féminin, le niveau des interactions de climat affectif significatif de l’expression des émotions est inversé.

L’hypothèse du climat affectif positif vs négatif distribué selon les groupes de genre est invalidée.

L’hypothèse est validée au regard de la variable sexe pour les hommes : les hommes de tous les groupes de genre interagissent favorisant une ambiance autoritaire par le biais d’un climat affectif négatif. La variable sexe se superpose à la variable genre.

L’hypothèse n’est pas validée au regard de la variable sexe pour les femmes. Les femmes des groupes masculin et féminin favorisent un climat affectif positif propice à une ambiance de classe maternante.

Nous souhaitons aborder à présent deux idées pour une mise en perspective de notre travail. La première permet de prolonger les apports méthodologiques à partir de l’outil constitué par le BSRI et son implication dans les réflexions sur le genre dans notre discipline. La seconde ouvre la thématique plus générale de l’égalité des filles et des garçons à l’école et initie un débat qui pourra se prolonger ultérieurement.