I. Les situations didactiques

Dans notre travail, les situations d’enseignement occupent un statut important dans le processus enseignement-apprentissage. Pour définir la notion de “ situation ”, nous faisons référence aux travaux de Brousseau (1986, p.95) qui s’est intéressé à l’étude des contraintes internes à une réalisation d’une situation à travers trois catégories emboîtées hiérarchiquement qui sont :

  • L’action : un échange d’informations non codées, en particulier sans langage.
  • La formulation : un échange d’informations codées dans un langage.
  • La validation : un échange de jugements.

La « situation » décrit les interactions qu’un enseignant organise entre l’élève apprenant et un milieu auquel il est confronté. Ce milieu comporte l’ensemble des dispositifs matériels et pédagogiques auquel l’élève a recours dans la résolution des tâches qui lui sont confiées. Entre le milieu et l’élève circule en permanence un certain nombre d’informations, mais par les rétroactions qu’il est susceptible de produire, le milieu est aussi un élément antagoniste pour l’élève. Brousseau (1986, p.97) distingue trois catégories de connaissances qui s’expriment pendant les interactions de l’élève avec le milieu : des connaissances en actes, des connaissances énonçables par le sujet et les connaissances justifiables par le sujet.

Il décrit les interactions qu’un enseignant organise entre l’élève et un milieu. Il définit l’interaction de l’enseignant avec le système élève /milieu par le contrat didactique. Il estime que le rôle de l’enseignant est de faire approprier aux élèves un savoir constitué ou en voie de constitution.

Il définit deux types de situations (ibidem, pp. 49-50) :

  • “ Les situations a-didactiques ” : où l’enseignant n’intervient pas au cours de la situation pour faire progresser le temps de la classe, mais intervient au début pour mettre l’élève face au problème et à la fin de la situation pour faire l’institutionnalisation.
  • “ Les situations didactiques ” : où l’enseignant pose un problème et accompagne l’élève dans sa résolution à travers un système d’interactions avec le milieu.

Une remarque importante est que l’intervention de l’enseignant doit laisser place à la dévolution. Il y a dévolution quand les apprenants prennent en charge le problème, le font leur, indépendamment de toute volonté de se conformer à ce qu’ils pensent que l’enseignant attend d’eux, indépendamment de toute inscription dans une perspective scolaire et institutionnelle (Buty, 2000, p. 41).

La fonction professorale présentée par Brousseau est en liaison directe avec les pratiques de l’enseignant en classe qui sont définies du point de vue professionnel.