II. Méthodologie de traitement des données

Nous avons élaboré deux traitements des données à partir des données vidéo : le texte de périodisation, les transcriptions.

1 Production de textes de périodisation

Pour exploiter les heures d’enregistrement vidéo nous avons procédé à un découpage qui donne du sens aux événements. Ce découpage était fait à partir de l’écoute et du visionnement direct des bandes vidéo après synchronisation (bande enseignant et bande élèves). Nous avons distingué plusieurs niveaux de découpage : Les tâches, les phases, les épisodes et les étapes.

Nous avons déterminé dans la séquence d’enseignement de Première S 15 activités que nous appelons dans le découpage « tâches ». Nous faisons la distinction entre l’utilisation du mot « activité » et « tâche ». Dans le texte de la séquence d’enseignement le mot activité est utilisé pour des raisons de cohérence avec le programme (le mot activité est utilisé dans le programme officiel) et le fonctionnement habituel des enseignants qui utilise ce mot. Dans le découpage de la séquence le mot « activité » est remplacé par le mot « tâche » pour des raisons théoriques par référence à la théorie de l’activité, et ce pour éliminer toute confusion de l’utilisation des deux significations.

Une tâche est définie par rapport au contenu d’enseignement qu’elle met en jeu. Elle est prévue, écrite par des chercheurs et un groupe d’enseignants avant la réalisation de la séance : le passage d’une tâche à une autre est assuré par l’enseignant. Une tâche peut être réalisée dans une même séance ou durant plusieurs séances dans des buts bien précis ou faute de temps. Elle peut être divisée en plusieurs « phases ». Une phase peut être une expérience dans une même tâche ou un moment de réalisation de la tâche. Le passage d’une phase à une autre est toujours contrôlé par l’enseignant. Une phase qui occupe une durée assez importante, peut être constituée de plusieurs parties appelées épisodes, dont l’homogénéité tient à ce que chacun a un but bien précis dans la progression de la séance d’enseignement. Les épisodes peuvent ne pas être définis avant la séance, car en cours de la séance la structuration des épisodes peut varier en fonction du retour que la classe fournit à l’enseignant. Le passage d’un épisode à un autre est fait par l’enseignant seul ou en tenant compte des réactions du groupe d’élèves.

Un épisode donné peut lui-même être subdivisé en étapes qui traduisent mieux le fonctionnement des élèves observés. A l’intérieur d’une étape, l’activité des élèves est assez homogène, ils ont une certaine initiative pour changer de fonctionnement. Pour bâtir l’activité de l’élève nous ne pouvons pas nous appuyer sur des clôtures langagières car les élèves ne verbalisent pratiquement pas leur passage d’une étape à une autre. Nous prenons comme indicateurs pour déterminer le passage d’une étape à une autre le fait que les élèves soient forcés de changer d’activité par l’intervention de l’enseignant (changement brusque) ou sinon un changement de locuteur ou d’artefact.

La succession des tâches traduit la progression du savoir mis en jeu dans la séquence. La succession des phases, et des épisodes à l’intérieur d’une même phase reflète la façon dont l’enseignant réalise son enseignement. La succession des étapes dans un même épisode traduit la façon dont l’élève traite en temps réel ce qu’on lui demande de faire.

Nous appelons ce descriptif écrit « texte de périodisation », puisqu’il traduit une décomposition temporelle du fonctionnement de la classe. Le décalage entre la bande professeur et la bande élève est marqué en gras au début de tableau dans la première cellule de la colonne professeur ou élève. La présentation de ces textes de périodisation est la suivante :

Périodisation : séance x

Date : jj/mm/aaaa

Durée : hh : mm : ss (par rapport à la bande vidéo professeur)

Lycée : X

Professeur Elèves Début
     

Ces textes de périodisation vont nous permettre de délimiter les étapes pertinentes pour la transcription et l’analyse.