d. Moment de réalisation

Pour les 23 moments de réalisation, nous récapitulons les approches communicatives suivant le tableau ci-dessous :

Tableau 4 : Les approches communicatives au cours des moments de réalisation
App Com
N°Tâche
NI/A NI/D I/A I/D Somme Autres Organisation de la classe
0 3 0 6 3 12 2
1 0 0 2 8 10 0
2 1 0 0 1 2 0
3 0 0 0 0 0 0
4 0 0 2 2 4 0
5 0 0 1 1 2 0
6 0 0 2 4 6 0
7 0 0 2 1 3 0
8 2 0 8 2 12 1
9 0 0 3 2 5 0
Mixte
10 0 0 0 0 0 0  
11 0 0 5 8 13 0
12 0 0 5 2 7 0
13 1 0 8 3 12 0
14 3 0 2 3 8 0
Mixte
Somme 10 0 46 40 96    
10 0 48 42 100    

L’organisation de la classe pour les moments de réalisation se caractérise par une organisation mixte uniquement vu la richesse de ces moments (ce qui confirme la définition que nous avons pris pour ces moments dans le chapitre 7 de la méthodologie) du point de vue des connaissances introduites au cours des tâches.

Pour les 23 moments de réalisation, les deux approches communicatives les plus prépondérantes sont l’interactive/discours faisons autorité (46%) et l’interactive / dialogique (40) qui comporte les échanges de l’enseignant avec le binôme ou avec toute la classe ou les échanges entre les deux élèves. Nous trouvons que l’utilisation des approches communicatives non-interactives / discours faisant autorité (10) est moins importante.

Les approches communicatives sont majoritairement : interactive /dialogique et interactive / discours faisant autorité. Nous donnons un exemple pour chaque type d’approche au cours de la réalisation de la tâche 6 :

Le premier exemple montre les deux élèves qui suivent une approche communicative interactive / dialogique pour expliquer le résultat de l’expérience lentille cachée :

Étape 6.2.4.3 (6/177-200) Étape 6.2.4.4 (6/201)
6     A M mais non je sais on n’est pas assez euh (4s)  
6     M A (inaud.) non ça fait pareil  
6     A M pas normal  
6     M A tu comprends pas ton cerveau ne comprend pas (2s)  
6     A M fais un stylo (inaud.)  
6     M A j’y crois pas (!) / ah d’accord j’ai compris (inaud.) attends-attends d’abord on observe rien du tout (.) le F est trop diffus et après et après-  
6     A M mets ça dans ce sens là / M remet la lentille dans le support
6   01 : 28 : 24 M Pr monsieur oui-oui ça marche ça enlève la moitié du F (.) ouais c’est ça mais dis-le  
6     Pr M oui on cache le F  
6     A Pr la moitié du F  
6     Nl Pr on cache la moitié du F monsieur ou (?)  
6     M Pr regardes on cache presque tous / il reste qu’un petit truc et on voit le F (rire) (!)  
6     A M on voit le F ouais  
6     M A c’est ce qu’on avait mis nous  
6     A M oui mais là on est […]  
6     M A comme on est […]  
6     A M tu réfléchis pas M hein (?)  
6     M A ah ouais allez y attends / on met comme ça pour voir où il est exactement sur la boîte / à quel moment à quel moment je-eu M cache la lentille
6     A M là tu vois que-eu  
6     Pr Cl ça vous surprend (?) qui n’est pas surpris par l’activité deux expérience deux  
6     M A là regarde là (inaud.)  
6     A Pr maintenant que j’ai réfléchi c’est pas logique  
6     M A moi j’ai tout à fait trouvé hein  
6   01 : 29 : 24 Pr Nl (inaud.)  
6     A Ob ce que nous avons fait nous c’est que la lumière se propage rectilignement si on cache le bas on voit toujours rectilignement (inaud.) A fait un geste avec son doigt indiquant la propagation du haut de la source vers le bas de l’écran

Les deux élèves explicitent leur surprise des résultats de l’expérience lentille cachée à l’enseignant. Dans cette partie, il y a dialogisme entre le point de vue initial des élèves (6/182, 184, 198, 201) et celui qu'ils forment en réalisant l'expérience (6/188, 189). Mathieu commence (6/182) par interpréter ce qu’il voit (pas de F) dans la suite logique de la prédiction fausse qu'il avait faite (le F grandit tellement qu'il devient flou/diffus). Après réalisation de l’expérience les deux élèves interagissent et disent qu’ils voient le F même si la lentille est presque cachée en totalité (6/188,189). L’enseignant demande à toute la classe s’ils ont eu la surprise des résultat en tenant compte de la surprise des deux élèves observées (6/196). Cet échange est caractérisé par une approche communicative interactive /dialogique entre les élèves mais non entre l’enseignant et les élèves.

Le deuxième exemple se situe lorsque l’enseignant suit une approche communicative interactive / discours faisant autorité pour expliquer le résultat de l’expérience lentille cachée avec les élèves :

Étape 6.2.4.5 (6/202-212)
6     Pr Cl allez on discutera de tout ça demain (.) mais c’est très bien vous avez (inaud.) entre vous une fois surpris par ce que vous avez observé et en particulier c’est de mettre un stylo à travers la lentille on s’aperçoit toujours qu’on voit le F est-ce qu’on le voit exactement de la même façon (?)  
6     M Pr un peu plus flou  
6     Pr Cl est-ce qu’on peut dire qu’il est flou (?)  
6     M Pr non /  
6     Nl Pr sombre  
6     M Pr oui sombre  
6     Pr Cl voilà  
6     Nl Pr (inaud.)  
6     Pr Cl vous confondez flou et luminosité  
6     A M (inaud.) j’ai la main dans le stylo mais […] Lumière allumée
6   01 : 30 : 24 Pr Cl allez (inaud.) on fera le bilan demain et il nous reste une dernière manipulation / vous pouvez mettre sur les feuilles que-que vous êtes surpris que vous compreniez mal que alors là si vous avez une explication écrivez là (inaud.)  

L’enseignant interagit avec le groupe classe pour reprendre le résultat de l’expérience « image à travers la lentille cachée ». Il ne tient pas compte de l’intervention de Mathieu (6/203) et l'évalue négativement en (6/204) pour l'écarter finalement en (6/210). Par contre il évalue positivement la réponse d'un élève qui lui plaît (6/207). Il donne une explication en suivant un discours faisant autorité pour caractériser la propriété « luminosité » (6/210-212). L’échange entre l’enseignant et les élèves se fait suivant une approche communicative interactive / discours faisant autorité.

Nous retenons que ces moments de réalisation sont importants pour la confrontation des résultats et des prévisions et pour l’explication de l’opposition ou la différence des résultats pour les échanges entre élèves ou avec l’enseignant en se référant au modèle. Ce sont des moments de passage du début de construction des connaissances chez les élèves. Ces moments peuvent être une application des différentes connaissances introduites (les exercices par exemple).