3. Concepts scientifiques et concepts quotidiens

a. Situation scolaire et situation quotidienne

Au cours de la construction de la séquence, le recours à des situations de la vie quotidienne n’était pas pris en compte par le groupe d’enseignant et de chercheurs qui ont participé à la construction, mais au moment de la réalisation de la séquence l’enseignant fait référence à des situations de la vie quotidienne. Nous prenons comme hypothèse de départ qu’à partir de la mise en relation entre situation scolaire enseignée et situation de la vie quotidienne par l’enseignant, les élèves peuvent acquérir une certaine maîtrise du langage scientifique, notamment des mots qui leur sont donnés dans le texte du modèle et qui aident les élèves à expliquer les situations rencontrées. Nous présentons dans les deux paragraphes suivants comment l’enseignant fait le lien entre les situations scolaires enseignées et les situations de la vie quotidienne et l’effet de ceci sur le comportement langagier des élèves.

Pour plusieurs situations scolaires enseignées l’enseignant fait l’analogie avec une situation de la vie quotidienne pour montrer aux élèves l’application de ce qui est enseigné en classe à des situations hors classe. L’enseignant demande aux élèves en adoptant une approche interactive / discours faisant autorité de donner la correspondance d’une situation scolaire enseignée avec une situation de la vie quotidienne, il prend ensuite la responsabilité de faire la correspondance de la modélisation de chaque situation. A d’autres moments l’enseignant donne d’une façon non interactive / discours faisant autorité la situation quotidienne analogue à celle enseignée sans expliquer la modélisation.

Pour l’étape 0.3.6.1 (0/126-149) de la tâche 0, l’enseignant introduit par une méthode interactive / discours faisant autorité l’exemple du « mirage » qui présente une nouvelle situation non scolaire comparée à une situation scolaire « l’expérience de la cuve » afin de donner du sens aux alinéas du texte du modèle. L’enseignant pose la première question « est-ce que vous connaissez des contre-exemples (?) » de propagation rectiligne dans un milieu non homogène, Mathieu dit « les illusions d’optique » (0/133).L’enseignant explique alors le mirage et précise du point de vue théorique la différence entre les deux situations. Il fait l’analogie (0/144) entre la « concentration de la cuve » et « la température de l’air » sans dire aux élèves que les milieux respectifs pour les deux situations sont l’eau et l’air. Il donne les interprétations de ces deux expériences avec le même alinéa du modèle (alinéa 4) (0/148). Alexandre donne une propriété physique du milieu « isotrope » (0/145-147) en utilisant les mots du modèle. L’enseignant fait alors la correspondance entre les deux situations en utilisant les mots du modèle.

Le recours à des situations de la vie quotidienne a eu un effet sur le comportement langagier d’Alexandre qui au moment de la schématisation de la tâche 13 « Image à travers un miroir plan » fait spontanément l’analogie de la situation du miroir avec une situation quotidienne le billard « ça ouais c’est comme pour le billard quand tu tapes sur une bande » (13/213) mais sans donner les éléments de la correspondance.

Au cours de la séquence, les élèves ont acquis une certaine maîtrise du langage scientifique, notamment des mots qui leur sont donnés dans le texte du modèle, mais les mots du langage commun demeurent employés.