2. Coopération pour l’explication des situations

Vu la forme de la séquence d’enseignement qui est basée sur des TP-Cours, les élèves coopèrent en manipulant et en répondant aux questions dans la feuille de consignes. Ce type de fonctionnement nécessite une coopération entre les deux élèves. Ce travail coopératif permet aux élèves d’échanger leurs idées et de développer le flux du discours et de faire évoluer leurs connaissances respectives.

La coopération entre les deux élèves est caractérisée par une approche communicative interactive / dialogique où les deux élèves interagissent à chaque moment de la séquence : prévision, réalisation, explication des résultats, institutionnalisation et exercices. Les deux élèves se mettent d’accord pour donner une réponse écrite sur leur compte rendu. Au cours de cette coopération les deux élèves font la mise en relation des deux mondes : le monde de la théorie / modèle (texte du modèle) et le monde des objets / événements (expérience) et se réfèrent aussi aux connaissances introduites par l’enseignant au moment de l’institutionnalisation.

Nous présentons un exemple qui se situe au cours de la tâche 8. Mathieu n’a pas compris la consigne de traçage de rayons issus de l’infini« ça veux dire quoi rayon infini (?) » (8/233). Alexandre prend alors le rôle de l’enseignant et lui explique (8/242) le rayon issu de A et qui vient de l’infini en traçant un schéma sur sa feuille (8/234) et parle de faisceau parallèle à la lentille (8/236). Il fait un geste pour lui expliquer comment les rayons viennent parallèlement (8/238). Mathieu demande à l’enseignant de lui expliquer (8/254-256) mais l’enseignant lui répond qu’Alexandre « sait expliquer très bien » (8/257). Alexandre reprend l’explication et montre l’immeuble à Mathieu « on a dit que pour voir l’objet là-bas il fallait mettre la lentille à trente-trois centimètres de l’écran » (8/275). Il trace le schéma de rayon sur sa feuille (8/280). Il dit « / tu peux pas représenter la source de lumière l’image / sur ta feuille tu vois là tu peux la représenter / parce qu’elle est assez près » (8/285). Il fait le lien avec la consigne « oui le point A il est à l’infini (inaud.) imagine le point A il est dessiné sur l’immeuble là-bas le point A » (8/289) et demande à Mathieu de faire le dessin (8/290-295). Alexandre reprend son explication après la correction faite par l’enseignant en montrant la cheminée à l’extérieur et Mathieu lui répond qu’il a compris ce qui était demandé (8/315-337).

Le deuxième exemple montre que les deux élèves coopèrent pour faire les prévisions. Au moment de la tâche 6, Mathieu estime que « si on enlève la lentille on voit F de même taille / un petit peu grossi » (6/9), Alexandre le convainc qu’il ne verra rien (6/10-14), Mathieu dit qu’on « ne verra rien mais flou et agrandi » (6/15-21), cette coopération permet aux deux élèves de faire les prévisions et les écrire sur leur compte rendu.