I. Moments de l’enseignement et approches communicatives

Le tableau ci-dessous (Tableau 1) a été constitué en reportant les dernières lignes des tableaux 2, 3, 4, 5 du chapitre 8. Il contient donc les occurrences observées d’approches communicatives (en pourcentages) pour chaque moment de l’enseignement.

Tableau 1 : occurrences des approches communicatives (en pourcentages) pour chaque moment de l’enseignement
  Approches Communicatives (pourcentages)
Types de moments NI/A NI/D I/A I/D
introduction 50 0 50 0
prévision 0 0 21 79
réalisation 10 0 48 42
institutionalisation 33 0 53 14

Sur ces résultats nous pouvons énoncer les conclusions suivantes sur les rapports entre les approches communicatives et les moments d’enseignement :

  • Dans trois des quatre moments définis (prévision, réalisation, institutionnalisation), les approches interactives sont plus fréquentes que les approches non interactives. Nous avons déjà signalé que ce peut être un trait caractéristique de la façon d’enseigner de cet enseignant.
  • Dans les moments d’institutionnalisation, les approches interactives sont relativement moins prépondérantes, mais elles demeurent majoritaires, contrairement à ce qu’on pourrait attendre. L’utilisation de cette approche a permis aux élèves en répondant aux questions ou en interagissant, d’expliciter les connaissances qu’ils ont stabilisées à partir de la prise de conscience de la contradiction des prévisions avec le résultat de l’expérience (tâche de 1 à 7) ou à partir de la réalisation seulement de l’expérience.
  • Les moments de prévision et les moments de réalisation semblent favorables à l’approche dialogique. Les élèves intègrent les mots du modèle en se référant à l’expérience sans la faire au moment des prévisions, ils font une représentation abstraite des éléments de la situation en interagissant entre eux ou avec l’enseignant pour faire et expliciter ces prévisions (cf. tableau 2 chapitre 8). Dans les moments de réalisation, il y a dialogisme à cause des points de vue différents de ceux qu’ils ont émis dans les phases de prévisions, et qui sont mis en jeu au moment de l’expérience.
  • L’approche faisant autorité est très prédominante dans les moments d’introduction et d’institutionnalisation. Ce résultat était prévisible : dans les moments d’introduction, l’enseignant organise le travail de la classe, donne les consignes et les éléments conceptuels qui permettront de réaliser les activités. Dans les moments d’institutionnalisation, il énonce et rend publics les éléments conceptuels qui ont été mis en jeu dans l’activité ; ce pourrait être une occasion de confronter dans son propre discours les points de vue qui sont apparus au cours de l’activité ; mais cet enseignant ne le fait pas, ce que traduit un nombre nul d’approches NI/D, comme le tableau 1 le montre également.

D’après ce qui vient d’être présenté ci-dessus, nous pouvons conclure que certaines approches communicatives sont plus utilisées dans le discours de la classe dans certains moments : l’interactif / dialogique pour les moments de prévisions, et l’interactif /discours faisant autorité pour l’institutionnalisation et pour la réalisation. Ceci n’empêche pas que les autres approches puissent être utilisées, mais d’une façon moins fréquente.