6.1. Les contraintes posées par le contexte d’enseignement pourraient jouer un rôle essentiel dans la construction des « plans mentaux » de l’enseignant, et limiter les possibilités d’évolution

La formation de ces plans se ferait surtout à partir de la réflexion dans l’action. Il consisterait à structurer l’expérience vécue pour pouvoir organiser l’expérience à venir. Les éléments théoriques n’entreraient pas comme le motif principal dans l’organisation des plans, l’étude sur la planification des enseignants anglais ayant été formés à la pédagogie par objectifs va dans ce sens. Les plans, qui supporteraient l’action de l’enseignant, se constitueraient pour résoudre les problèmes posés par le contexte de l’enseignement, par l’intérêt des élèves, et enfin par les buts de l’enseignement dans lesquels on pouvait trouver « l’intention pédagogique » que les enseignants auraient été censés poursuivre : la mise en place d’une pédagogie par objectif.

La réflexion dans l’action a donc besoin, pour s’exercer, de l’action. Or l’action de l’enseignant commence dès sa première arrivée dans la classe. Sa première intention pédagogique est de trouver sa place dans l’organisation pédagogique qui lui est imposée : une classe, un certain nombre d’élèves, des manuels, un contenu, une certaine image à défendre, un environnement administratif. Sa réflexion dans l’action va porter sur la résolution des problèmes engendrés par cette organisation pédagogique qui lui est imposée. Les plans mentaux qu’il va constituer par cette réflexion dans l’action vont lui permettre de résoudre les difficultés résultant du cadre pédagogique dans lequel il se trouve : les revendications principales des enseignants consistent souvent à réclamer des aménagements de ce cadre. Il saura s’il a réussi quand l’adaptation à l’environnement aura été effectuée, c’est-à-dire quand l’organisation pédagogique tournera et que l’intérêt des élèves semblera raisonnablement soutenu. Une réflexion dans l’action permet cette adaptation.