1.2.8. Les gestes mentaux, des outils intervenant directement au niveau de la conscience

Antoine de La Garanderie a tenté de décrire des gestes mentaux, situés à l’intérieur de la conscience, et qui permettraient l’attention, la compréhension, la réflexion, la mémorisation, l’imagination créatrice. Il donne deces gestes mentaux une définition descriptive. Tous ces gestes mentaux se fonderaient sur l’évocation qui est :

La présence à la conscience d'images, de souvenirs d’idées représentées par des mots ou des symboles visuels, par un geste de projet volontaire ou involontaire. Le projet d'évoquer s'installe dans la vie mentale sous la forme d'habitudes évocatives.

L’évocation est le retour que la conscience opère sur une perception pour en conserver une espèce d'image. Ces images peuvent se situer dans le temps, et elles sont alors plus fréquemment formées de mots. Si elles se situent dans l’espace, elles sont plus souvent graphiques et visuelles. Des habitudes peuvent s’installer, et alors on peut évoquer, par exemple, de façon plus visuelle ou plus verbale. Faire attention, c’est justement faire ce travail d’évocation en toute conscience :

‘L’attention est un acte mental caractérisé par le projet et par la réalisation de ce projet d'évoquer par des images mentales ce qui est perçu (visuellement, auditivement, tactilement, olfactivement).’

Pour évoquer, il faut consciemment revenir sur ce qui est perçu pour en faire une interprétation imagée ou/et une interprétation verbale. On a là une description d’un acte mental. Cette procédure va favoriser la constitution d’un sens et conduire à une certaine compréhension, puisque comprendre :

‘C'est donc, pour toute conscience, utiliser l'espace, le temps, ou les deux, afin d'y faire figurer, choses, êtres ou relations de telle sorte que des intuitions de sens soient le fruit de leur confrontation. 58

La réflexion est un acte par lequel la conscience fait retour pour évoquer des acquis susceptibles d'apporter un moyen de comprendre. La réflexion crée les conditions de la compréhension.

Nous considérons que les définitions descriptives de La Garanderie sont des outils assurant une médiation, pour l’évocation entre une situation extérieure et la conscience, et pour les autres, entre des évocations et le sens.

Notes
58.

LA GARANDERIE Antoine, 1987, Comprendre et imaginer, Le Centurion, Bayard, Paris, pp 168-171