1.5.1. La médiation du médiateur

Dans le premier cas, quand cette médiation est systématisée, elle donne naissance à des pédagogies qu’on qualifie de « pédagogies de la médiation ».

‘Le médiateur doit, en effet, situer son intervention dans la zone proximale de développement pour permettre à l'apprenant de dépasser ses compétences actuelles grâce à une activité conjointe avec le médiateur ou avec d'autres apprenants. Le médiateur doit également permettre l'intériorisation des procédures acquises dans l'interaction sociale pour que l'apprenant puisse les mettre en œuvre de façon autonome, c'est-à-dire les intégrer dans le développement actuel 81

Ce type de médiation aurait comme premier avantage de pouvoir activer des fonctions cognitives ou des compétences qu’un sujet livré à lui-même tend à laisser inactives. Il semblerait en effet que cette inactivation de compétences soit un facteur d’échec important. André Rey, cité par Alain Moal, après avoir effectué une analyse des difficultés intellectuelles, précise :

‘« Cette analyse des difficultés intellectuelles, qui doit être complétée par l'analyse de la forme et du degré de motivation, permettra d'interpréter un rendement inférieur et d'identifier les cas où l'insuffisance, tout apparente, ne relèverait que d'un accident, d'une incompréhension, d'un manque de savoir-faire, en bref, d'un facteur n’intéressant pas le fonctionnement intellectuel à proprement parler. »’

Ce type de médiation permet aussi le développement de fonctions cognitives dans la mesure où il y a cogestion de la tâche en restant à l’intérieur de la zone proximale de développement. La médiation humaine joue aussi un rôle du point de vue social en fixant des repères et des limites comme du point de vue affectif et par restauration du narcissique, comme le dit Alain Moal.

Notes
81.

ALAIN MOAL, Les actes du séminaire d’Alain Moal, Médiation pédagogique et publics à risque d’exclusion, Séminaire départemental, 25 mai 1999- BEAUVAIS