2.7. Un cadre minimum d’évolution de la conscience

La conscience peut être considérée comme l’interrelation de tous les processus qui participent activement à la compréhension du monde et de l’être humain. Pour se développer, il est nécessaire de définir un cadre où le sujet actif peut être en contact direct avec des objets réels, par exemple, un texte ou un problème, mais aussi avec tous ceux avec qui il va pouvoir développer le langage, les interprétations et les points de vue qui vont permettre de donner un sens au texte ou au problème. Ce cadre devra aussi fournir des outils qui vont faciliter la tâche tout en transmettant plus ou moins implicitement le fruit du travail effectué dans le passé et les acquis qui en ont résulté. À condition que le sujet actif ait une production à effectuer en rapport avec une finalité avec laquelle il est en accord et qui oriente son horizon et oblige à la coopération, alors il sera conduit à effectuer un travail qui passera par la constitution d’évoqués intermédiaires et une coordination des actions; ce travail élargira sa conscience, c’est-à-dire l’image de lui-même, de ce qu’il veut obtenir, de ce qu’il fait, des actions des autres et de la sienne. C’est ce cadre minimum que Leontiev nomme « activité ». C’est le travail du « sujet actif » qui sera la cause de l’élargissement de sa conscience.