7.2. L’apprentissage par expansion

La seconde forme se manifeste par une évolution et des modifications dans la structure de l’activité elle-même. Dans ce cas, il y a un abandon temporaire de l’activité principale pour prendre une certaine distance et la faire évoluer en fonction des contradictions rencontrées. Par exemple, les enseignants peuvent envisager des moyens d’unifier les contradictions dûes à l’hétérogénéité et transformer l’activité comme nous l’avons indiqué plus haut. Les élèves peuvent modifier leurs façons de travailler en dehors de la classe, en continuant à travailler avec les partenaires qui leur ont été proposés en classe, et modifier leurs habitudes pour pouvoir se rencontrer. Ils peuvent aussi se regrouper avec d’autres sous-groupes hétérogènes pour travailler ensemble. Ils vont faire dériver une activité à l’extérieur de la classe de l’activité en classe, en se donnant d’autres règles, en modifiant et en adaptant les groupes de travail. Il s’agit d’une nouvelle activité, et cette nouvelle activité va entraîner des comportements et des rapports sociaux nouveaux Enfin, les professeurs et les élèves, ou un sous-groupe d’élèves, peuvent sortir temporairement de l’activité pour tenter de résoudre ensemble certaines difficultés. Ils vont alors créer et proposer une nouvelle forme d’activité. Par exemple, un outil sera modifié parce que les élèves ont bloqué et, après analyse commune, il semblait qu’il leur fallait des modèles plus précis. Les outils ont été modifiés en conséquence.

La transformation de l’activité va entraîner des apprentissages d’une autre nature, portant le plus souvent sur les attitudes, les comportements liés à des rapports sociaux. Mais toutes ces transformations sont fondées sur la prise de conscience, par les élèves, des processus mis en œuvre dans l’activité, donc sur la réflexivité.