6. Les raisons du choix des compétences transversales comme objet d’une pédagogie de l’ativité

Dns ce paragraphe, nous nous bornerons à donner les raisons qui justifient notre choix. Ces raisons seront illustrées plus loin, en particulier au moment de l’élaboration des outils.

6.1. Travailler sur des compétences facilite le travail en équipe

La plupart des problèmes rencontrés par un professeur dans son enseignement demandent, pour les aborder, les comprendre et éventuellement les résoudre, la collaboration de ses collègues travaillant avec le même groupe d’élèves. Sans parler des problèmes liés au comportement d’élèves particuliers, il peut s’agir de problèmes d’apprentissage ou de discipline qui demandent au minimum, une cohérence face à l’élève. Quand elles ont lieu, les discussions entre enseignants à propos des élèves portent sur les attitudes (ils travaillent peu, font du bruit, sont calmes…). Ce sont, par exemple, le type des discussions que l’on rencontre dans les conseils de classe. Sortis de ces généralités, les enseignants ont beaucoup de mal à aborder les questions d’apprentissage parce qu’ils n’ont pas de langage commun. Ils peuvent parler des programmes de leur discipline, des objectifs à atteindre, quelquefois ils utilisent des termes analogues qui ne recouvrent pas la même réalité ( par exemple « justifier » en français et en mathématiques). Dans ces conditions, la collaboration éventuelle consistera à développer des attitudes communes face aux élèves concernant surtout les comportements (quantité de travail ou discipline), ce qui est d’ailleurs un premier pas qui n’est pas négligeable. D’autres tentatives de travail en équipe portent souvent sur l’interdisciplinarité. Un risque, ou un avantage, est que l’on tente de fondre plus ou moins une discipline dans une autre, d’éclairer l’une par l’autre, ou de justifier l’une par l’autre. Par exemple, des enseignants de français et d’histoire peuvent travailler ensemble sur des thèmes abordés selon les points de vue complémentaires de l’histoire et du français. Ces possibilités nous paraissent intéressantes, mais notre intention va au-delà. Nous voudrions aborder, de façon collaborative, les problèmes d’apprentissage des élèves en respectant le point de vue de chaque discipline. Il faut alors définir des objectifs communs et un langage commun, au-delà de chacune des disciplines concernées. Les compétences transversales sont, par nature, communes à plusieurs disciplines. Il paraît donc possible de développer un langage commun à leur propos, tout en travaillant dans sa discipline propre.

C’est ce que nous illustrerons en travaillant en seconde dans deux matières considérées souvent comme éloignées l’une de l’autre : le français et les mathématiques.