3.1. Une expérience d’enseignement mise en relation avec des travaux de recherche

3.1.1. Le cadre expérimental

En classe de première ¹²⁶ , nous avons abordé l’étude du Baroque ¹²⁷ sous la forme d’une activité de conceptualisation, supportée par des pages html interactives. L’exemple ci-dessous correspond à la page intitulée : la métamorphose. Il y a quatre pages intitulées respectivement : le néant et le pathétique, l’illusion, l’imaginaire et le fantastique,la métamorphose Le sens de chaque terme est inconnu des élèves, et il ne leur sera pas expliqué. Au centre de la page, on trouve un poème de Tristan L’Hermite, (La Lyre – 1641 ).

Sur les côtés et en dessous du poème, on trouve des photos de sculptures, de tableaux, et de plafonds. Si l’on clique sur une de ces images, l’image s’agrandit. En plus, des questions conduisent les élèves à faire des liens entre les objets de la page. Si l’on «clique sur « passé », les indicateurs des actions passées dans le poème apparaissent en rouge, en vert pour le présent et en bleu pour l’avenir. En passant le curseur sur certaines parties du texte, d’autres questions apparaissent.

Les élèves sont placés devant les ordinateurs. Ils doivent produire une synthèse sur le baroque. L’enseignant répond à leurs questions. L’activité dure quatre séances de deux heures.

Notre première hypothèse était que les élèves allaient acquérir le concept de « métamorphose » comme étant une des caractéristiques du courant baroque en comparant poème, peinture, sculpture et architecture. Or cette comparaison directe s’est révélée difficile. Par exemple, le lien direct entre la sculpture du Bernin (Apollon et Daphné) et le poème n’avait pas le caractère d’évidence qu’on avait imaginé à priori. Dans un premier temps, nous n’avions pas mis le titre « La métamorphose » sur la page. Or, il nous semble maintenant qu’il est indispensable de placer ce titre pour que la comparaison se fasse plus facilement entre les éléments de la page.

‘Le navire

Je fus, Plante superbe, en Vaisseau transformée.
Si je crus sur un Mont, je cours dessus les eaux :
Et porte de soldats une nombreuse armée,
Après avoir logé des Escadrons d’oiseaux.

En rames, mes rameaux se trouvent convertis;
Et mes feuillages verts, en orgueilleuses voiles :
J’ornai jadis Cybèle, et j’honore Thétis.
Portant toujours le front jusqu’auprès des Étoiles.


Mais l’aveugle Fortune a de bizarres lois :
Je suis comme un jouet en ses volages doigts,
Et les quatre Éléments me font toujours la guerre.

Souvent l’Air orageux traverse mon dessein,
L’Onde s’enfle à tous coups pour me crever le sein.
Je dois craindre le Feu, mais beaucoup plus la Terre.

Tristan L’Hermite, La Lyre - 1641 ’