5. Retour sur la constitution des conceptions

Nos conceptions, en ce qui concerne l’acquisition des concepts, ont évolué :

• Parce que nous devions faire face à des difficultés récurrentes et communes à plusieurs enseignants, dans des disciplines différentes.
• Grâce à des lectures, que l’on pourrait qualifier de théoriques, qui semblaient montrer que ces difficultés ne provenaient pas des enseignants et de leurs qualités pédagogiques, mais que l’approche était mal fondée.
• Des tentatives intuitives de modifier l’approche ont conduit à une forme différente d’apprentissage. Cependant, on pouvait encore identifier des difficultés, en particulier parce que deux enseignants (mathématiques et français) pouvaient observer les élèves et discuter ensuite de ce qu’ils avaient vu.
• Un retour vers des éléments théoriques a permis d’envisager des solutions pratiques aux problèmes rencontrés.

L’évolution des conceptions, dans ce cas, provient :

• De l’identification de difficultés et de la recherche de solutions dans une sphère à l’intérieur de laquelle l’enseignant pouvait agir ;
• De la confrontation entre enseignants ;
• D’une négociation entre recherche et pratique pour identifier les difficultés et proposer des solutions.

Le résultat est que notre façon de penser l’acquisition des concepts a évolué conjointement avec nos pratiques. Cela ne veut pas dire que notre conception est directement transférable à d’autres enseignants, ou qu’elle est meilleure, mais qu ‘elle représente un point d’équilibre entre notre pratique et notre réflexion théorique. Elle a pu évoluer aussi parce que, au-delà du modèle de l’enseignant interactif, nous pouvions envisager une autre façon de travailler en classe qui nous laissait des possibilités d’actions plus larges. Enfin, la collaboration entre enseignants ayant des points de vue disciplinaires différents a permis aussi d’enrichir nos conceptions relatives.