2. Les différents types de connaissances

Nous reprendrons une classification proposée par la psychologie cognitive. En particulier, Jacques Tardif! distingue les connaissances déclaratives, procédurales et conditionnelles.

2.1. Les connaissances déclaratives

Selon Tardif, Les connaissances déclaratives correspondent essentiellement à des connaissances théoriques, aux connaissances qui, à une certaine période, furent reconnues comme des savoirs. 137 Il s'agit, selon Gagné 138 , de la « connaissance de faits, de règles, de lois, de principes. »

On reconnaît là le type de connaissance faisant l'objet du cours. Ce sont des connaissances dites, transmises directement. Tardifpoursuit:

‘« Il est à noter dès maintenant que les connaissances déclaratives sont fondamentalement des connaissances, plutôt statiques que dynamiques et qu'elles doivent, pour permettre l'action, être traduites en procédures ou en conditions, en connaissances procédurales ou conditionnelles. » 139

Pour transformer ces connaissances statiques en connaissances utilisables et utilisées, on compte sur les exercices faits à la suite du cours. Les exercices auraient le pouvoir de transformer des connaissances statiques en connaissances participant à réalisation de tâches telles qu'on les trouve dans la résolution de problèmes. La structure d'un cours commençant par un exposé, se poursuivant par les exercices d'application débouchant sur la résolution de problèmes plus difficile, repose sur l'hypothèse souvent implicite, que ce passage est naturel. Tardif émet quelques doutes sur l'évidence du processus, en prenant l'exemple de l'enseignant lui-même:

‘« Dans le même sens, ce n'est pas parce qu'un enseignant connaît de manière déclarative les principes et les conceptions de la psychologie cognitive au regard de l'enseignement et de l'apprentissage qu'il peut en faire une application judicieuse et rigoureuse en classe. Ses connaissances declaratives doivent être traduites en connaissances procédurales et conditionnelles pour permettre les actions pédagogiques. Ce qui est profondément négatif pour l'élève, c'est de ne lui transmettre des connaissances que de cette façon, de lui demander de les utiliser de manière procédurale et conditionnelle, et d'évaluer sa performance dans cette dernière orientation. » 140

Ce que Tardif considère comme profondément négatif n'est rien d'autre que l'organisation pédagogique la plus fréquente !

Nous sommes donc à la recherche d'une intention pédagogique débouchant non seulement sur une autre organisation scolaire, mais surtout sur un autre rapport aux connaissances. Tardif nous dit que: « Les connaissances déclaratives doivent être traduites en connaissances procédurales et conditionnelles pour permettre les actions pédagogiques ». En quoi consiste cette traduction? Qui doit la faire? Quel lien nouveau reste-t-iI à créer entre ces connaissances déclarative, procédurale et conditionnelle?

Avant d'aller plus loin, revenons sur les définitions d'une connaissance procédurale et d'une connaissance conditionnelle.

Notes
137.

TARDIF, Jacques, 1992, Pour un enseignement stratégique, l’apport de la psychologie cognitive, Montréal, Logiques, page 48 et suivantes.

138.

GAGNÉ, E. D. (1985), The cognitive psychologie of school learning, Boston : Little, Brown and Company

139.

TARDIF, Jacques, 1992, ibid, pp 48 et suivantes.

140.

TARDIF, Jacques, 1992, op cité, pp s 48 et suivantes.