4.4. Créer les conditions pour que l’élève se constitue une mémoire opérationnelle

4.4.1. Apprendre à mettre les connaissances en réseau

Notre expérience d'enseignant nous conduit à poser que l'organisation de la mémoire opérationnelle ne se fait pas spontanément pour la plupart des élèves, et donc, que cette organisation devrait faire l'objet d’un apprentissage et d'une médiation. Cette organisation se préoccuperait de l'organisation de la mémoire à long terme, en favorisant la mise en réseau des connaissances. L'autre point est ce que Richard appelle la « révision mentale», c’est-à-dire les stratégies qui permettent d'associer la tâche et les connaissances à utiliser. Là encore, il nous semble que ce processus soit loin d'être spontané et qu'il doive aussi faire l'objet d'une médiation.

Les deux processus, acquisition et organisation, ne sont pas séparables pour qui recherche le sens. Nous pensons que de nombreux élèves ne savent pas mener ces deux processus de front, et qu'il ne suffit pas de leur dire ni de leur expliquer comment le faire. Notre position est qu'il faut les guider, en se plaçant dans la durée et en utilisant toutes les médiations possibles. C'est en faisant avec d'autres, en prenant conscience de ce qui est fait, en maîtrisant progressivement le processus et en faisant un projet personnel que les élèves pourront commencer à organiser leur mémoire à long terme et trouver des stratégies de rappel en fonction de la tâche à réaliser.