2.3. Surmonter des obstacles, un temps fort de l’apprentissage que les outils devraient faciliter.

Un problème est difficile à partir du moment où l’on rencontre un obstacle. L’obstacle fait partie du problème. Si l’on ne parvient pas à surmonter l’obstacle, le problème n’est pas résolu, et il y a échec. Le rôle de l’outil est donc de permettre de surmonter un obstacle, mais pas n’importe comment : de la façon de surmonter l’obstacle dépend, en effet, un apprentissage plus ou moins réussi.

Le rôle de l’outil est donc associé à la résolution d’obstacles rencontrés par les élèves. Il nous faut donc préciser la nature de ces obstacles.

Certains de ces obstacles sont prévus, et même attendus, par l’enseignant, parce qu’il peut en tirer partie pour provoquer un apprentissage. C’est le cas des « conflits cognitifs ». D’autres ne sont pas prévus par l’enseignant, et il considère alors qu’ils parasitent son enseignement.

Les obstacles sont donc de deux ordres :

• Ceux qui sont en amont des difficultés de compréhension de l’élève. Ils relèvent, par exemple, des difficultés de communication entre professeur et élève. L’information ne lui parvient pas, parce que, par exemple, il n’écoute pas comme on voudrait, ou il fait autre chose, ou bien rien, ou bien tout simplement parce que la transmission de cette information est mauvaise.

Les obstacles de cette nature peuvent être plus facilement surmontés si l’information est présente dans les outils, si elle est donnée à toute la classe et reprise dans les groupes de travail.

• Ceux qui relèvent du traitement par l’élève de l’information donnée pour apprendre et faire. Certains de ces obstacles peuvent être la conséquence d’un manque de coordination entre développement et apprentissage. C’est la prise en compte de ces obstacles, de leur analyse, qui devrait diriger les interventions de l’enseignant. Ces obstacles se situent chez l’élève, entre ce qu’il a à connaitre, et ce qu’il sait faire. Ces obstacles relève d’abord de la psychologie cognitive, ou tout au moins d’une réflexion théorique.

Ces deux types d’obstacles devraient, nous semble-t-il, être le point de départ de la réflexion de l’enseignant sur son métier. L’analyse des premiers conduit à rechercher une meilleure communication entre l’enseignant et l’élève, les seconds vont conduire à une réflexion sur l’apprentissage, réflexion qui nous semble devoir précéder la conception d’un outil.