4.2. La nécessité de soutenir une démarche « spontanée » de l’élève par des « mécanismes sociaux »

Si l’enseignement consiste sans doute à placer l’élève dans des situations appropriées demandant adaptation et construction de connaissance, l’enseignement consiste aussi à donner aux élèves les moyens de construire une démarche qui n’est pas toujours spontanée. Nous avons indiqué l’aide qu’un outil peut apporter, en guidant chaque élève pour qu’il franchisse les quatre étapes que nous avons mentionnées plus haut.

Bernard Bouldoires 164 définit ainsi une situation didactique :

‘[…] Il y a situation didactique chaque fois que l'on peut caractériser une intention d'enseignement d'un savoir par un professeur à un élève, et que des mécanismes socialement définis sont institués pour cela. ’

Il semble donc nécessaire, dans une pédagogie des situations, d’instituer des mécanismes encadrant cette dimension sociale du travail des élèves. Nous partageons naturellement ce point de vue, et il est dans la nature même de l’activité de mettre en place ces mécanismes sociaux dont le but n’est pas seulement d’améliorer la méthode des élèves, mais surtout de les conduire à une prise de conscience plus profonde pouvant s’exprimer sous la forme d’une démarche mentale. C’est une très grande difficulté pour l’enseignant interactif. Cette prise en compte est pourtant nécessaire pour induire une démarche personnelle et efficace de résolution de problème.

Ceci nous permet de situer l’outil, non pas seulement comme devant apporter une aide à chaque élève, mais aussi comme devant faciliter l’échange et le travail collaboratif.

Notes
164.

Bouldoires B. (1995), Introduction à la didactique, URFIST, http://www.urfist.cict.fr/Introdidac.html