6.4.3. Quels sont les éléments qui rendent le système évolutif ?

Enfin, cette évolution du système sera, à notre avis, d’autant plus souple et efficace, que les élèves pourront adapter eux-mêmes l’activité, ou participer à son adaptation. En particulier, ils pourront transformer les outils et même en proposer de nouveaux. Construire un nouvel outil contribue à une prise de distance, et participe à un processus réflexif, mais permet aussi de généraliser les procédures utilisées.

L’environnement qu’on leur propose devra donc être souple et en adaptation continuelle. Le changement ne devra pas être une adaptation qui conduirait à se mettre « au niveau » des élèves et renoncer à des objectifs d’apprentissage essentiels, mais au contraire, devra porter sur ce qui fait obstacle à l’atteinte des objectifs. On changera tout ce qui est possible de changer pour conserver l’essentiel, c’est-à-dire l’objet de l’activité. On voit là l’importance des considérations théoriques et des conceptions de l’enseignant : ce sont eux qui permettent de fixer l’ambition et l’objet de l’activité. Mais le rôle des élèves dans l’élaboration du système est, lui aussi, essentiel : c’est lui qui va permettre que l’activité fonctionne et se rapproche de son objet.

Savoir ce qui « marche bien » pour les élèves, bien loin d’être une attitude démagogique, consiste à privilégier, dans la pratique, des orientations favorables à l’évolution du système. Ces réussites peuvent aussi remettre en cause des conceptions.