1.5. La division du travail dans une pédagogie de l’activité : elle ne consiste pas à se répartir le travail

La transposition de la division du travail dans la pédagogie pourrait consister à mettre des élèves ensemble, à leur demander d’accomplir un travail assez exigeant pour qu’il ne puisse être effectué par un seul. Les élèves pourraient alors séparer la tâche principale en tâches plus simples qu’ils pourraient se répartir. La tâche globale serait finalement réalisée, chaque élève n’en ayant accompli qu’une partie. La situation serait analogue à l’entreprise : chaque élève pourrait devenir un spécialiste pouvant ignorer ce que les autres savent faire. Certains se spécialiseront dans des tâches plus pratiques, d’autres dans des tâches d’organisation. La production serait effectuée plus rapidement et les élèves se trouveraient « aliénés » comme l’ouvrier peut l’être. Les conséquences d’une telle conception de la division du travail seraient, à notre sens, catastrophiques.

Pour nous les erreurs d’une telle conception sont fondées sur le rôle donné à la production : la production est simplement l’occasion d’acquérir les capacités nécessaires à sa réalisation. Ce n’est donc pas la production qu’il faut chercher à réaliser plus vite ou mieux, mais les acquisitions des élèves. La division du travail va donc consister à maximiser les possibilités de médiations entre un élève et les acquisitions qui vont lui permettre de réaliser la production difficile qu’on lui demande.