2.3. Apprendre à travailler en groupe : l’intégration dans une activité, apprendre à se servir des outils, faire des bilans périodiques

Il semble bien que le travail en groupe ne soit pas inné. Il faut observer aussi que l’école est plus fondée sur le principe de la concurrence, et de la compétition que de la coopération, même s’il semble acquis que la coopération soit plus efficace que la compétition. En effet, Johnson, D. W., & Johnson, R. T 187 . ont fait le bilan de plus de 500 études comparant l’efficacité d’un apprentissage fondé sur la collaboration, la compétition ou sur une démarche individuelle. Ces études vont toutes dans le même sens : la coopération conduit à un taux de réussite plus élevé, à des capacités d’intégration supérieures, et à une meilleure estime de soi. Pourtant, l’école est surtout fondée sur l’individualisme et la compétition et les élèves ont peu d’expérience du travail collaboratif. Il faut donc lutter contre des habitudes, et en acquérir de nouvelles.

Une période d’apprentissage au travail en groupe est nécessaire. Cet apprentissage va d’abord consister à montrer qu’une autre façon de faire est possible, et qu’elle est efficace. Là encore, le fait d’être plongé dans une autre structure que l’enseignement interactif, et d’y être plongé dans deux disciplines plutôt qu’une seule joue un rôle important. Les règles participent à cet apprentissage, en explicitant les buts et les modalités du travail collaboratif. Revenons encore sur l’importance des outils. Apprendre à s’en servir fait partie de l’apprentissage au travail collectif. Enfin, des bilans périodiques, faits avec certains élèves, contribuent largement à l’amélioration des contacts dans le groupe. Ces bilans peuvent déboucher sur des modifications de la composition de certains groupes, aussi bien à la demande d’élève que de l’enseignant. Nous utilisons quelquefois les périodes d’aide individualisée pour procéder à ces analyses et à améliorer le travail en groupe. Enfin, des outils peuvent permettre à un apprenant de faire lui-même le bilan pour pouvoir ensuite revenir dessus en aide individualisée, et réfléchir sur ses propres méthodes de travail dans le groupe de travail.

Notes
187.

JOHNSON, D. W., & JOHNSON, R. T. (1989). Cooperation and competition: Theory and research, Interaction Book Inc, Ednia, MN, États Unis.

JOHNSON, D. W., & JOHNSON, R. T. (1992). Preparing children to live in an interdependent world. In A. Combs (Ed.), Cooperation: Beyond the age of competition, (pp. 193-202), Gordon and Breach, Philadelphia, PA, États-Unis.