2.4. L’hétérogénéité des groupes de travail

Nous avons choisi de constituer des groupes de travail hétérogènes. Il semble que ce soit une condition de leur réussite.

‘La composition de groupes hétérogènes est l'une des conditions qui favorisent une dynamique de groupe où prennent place des interactions variées en qualité et quantité. Le groupe hétérogène crée un effet de synergie particulier lors du travail de groupe. La synergie surgit lorsque les membres du groupe travaillent ensemble dans un but commun et que les idées émises par chacun et chacune prennent une nouvelle forme et contribuent à améliorer le produit final. 188

Cette opinion est, semble-t-il, largement partagée.

‘Le succès de l'apprentissage coopératif repose sur un certain nombre de caractéristiques dont une des plus importante consiste à ce « que les élèves travaillent en groupe hétérogène restreint. » C'est pourquoi l'enseignant doit apporter beaucoup de soin à choisir les critères qui le guideront dans le choix des regroupements pour sa classe. 189

L’hétérogénéité n’est donc plus considérée comme un handicap à l’apprentissage, mais, dans ces circonstances, un atout. Avec cependant une limite : la communication doit rester possible. Meirieu, reprenant C. Flament, parle de modèle pédagogique homogène :

‘Le modèle homogène (se caractérise par le fait que) chaque membre du groupe centralise pour son compte les informations initiales et en déduit-là. solution 190

Pour cela, la communication, en effet, doit être possible pour chacun des membres du groupe, et c’est dans ce domaine que l’homogénéité d’un groupe par ailleurs hétérogène, doit se situer :

‘La première exigence doit donc être située à ce niveau et il nous faut alors poser que, corollairement, la première caractéristique du groupe d'apprentissage est l'instauration d’un réseau de communication homogène dans lequel chaque participant soit tenu d'échanger avec tous les autres.’

Ce réseau de communication homogène dépend de ce que nous avons appelé, « l’interdépendance positive ». L’hétérogénéité du groupe et « l’interdépendance positive » doivent donc impérativement coexister dans le groupe et sont incontournables pour constituer les groupes de travail.

Johnson et Johnson, dans l’article cité plus haut, insistent eux aussi sur l’efficacité des petits groupes dans lesquels l’hétérogénéité est rendue maximum :

‘One important aspect of creating cooperative learning groups is maximizing the heterogeneity of the students within the small groups. Students should be placed in groups that are mixed by academic skills, social skills, personality, race, and sex. It is often helpful for teachers to work with others who are familiar with their students when groups are being formed. With all of the different aspects of student diversity that need tobe taken into consideration, forming groups can seem like an onerous task that will be too difficult for any one person.’
Notes
188.

EVANGELISTE-PERRON C, SABOURIN M., SINAGRA C, (1992), Apprendre la démocratie, Chenelière, Montréal, p 24

189.

GAUDET , 1998, La coopération en classe, guide pratique appliqué à l'enseignement quotidien, Edition de La Chenelière, Montréal, p 204

190.

FLAMENT C. , 1965, Réseaux de communication et structure de groupe, Dunod, Paris, cité par MEIRIEU Ph., 2000, Outils pour apprendre en groupe, Chronique sociale, , p14