7.1. Les groupes de travail

7.1.1. Formation des groupes de travail

Les groupes de travail sont constitués par les enseignants. Ces groupes doivent en effet avoir des caractéristiques qu’on ne peut laisser au hasard : ils sont hétérogènes, mais les membres de chaque groupe doivent pouvoir communiquer entre eux, se comprendre et s’aider.

Comme nous l’avons vu, les groupes restreints sont plus favorables à un travail collaboratif efficace. Nous formons des groupes de deux ou trois. Il arrive que des groupes de quatre se constituent par agrégation de deux groupes de deux.

Le choix des groupes est fait par les enseignants de mathématiques et de français. Les groupes sont identiques dans les deux disciplines, et cela pour que des habitudes de travail se créent, et que la communication se fasse plus facilement. D’autre part, les interventions de deux enseignants différents, dans des disciplines différentes, mais visant à donner la même importance à l’organisation du travail dans chacun des groupes nous semble favoriser ce que les frères Johnson appellent « l’interdépendance positive ».

Dans le premier mois 200 , nous faisons des entrevues pour nous permettre d’avoir une idée des habitudes de travail des élèves. De plus, nous les regroupons par huit, nous leur posons un problème en français ou en mathématique, et les deux enseignants les observent et leur font remplir une grille qui leur permet et nous permet d’avoir une idée de la démarche qu’ils suivent et de certaines difficultés qu’ils peuvent rencontrer.

Enfin, le premier mois est un mois de transition entre les approches pédagogiques de l’année précédente et celles que nous allons mettre en place. Cela nous conduit à passer des exercices à des problèmes un peu plus larges, et à leur demander de réfléchir sur ce qu’ils font. Pour cela, nous utilisons assez rapidement les premiers outils en français et en mathématiques, tout en leur permettant de communiquer avec leur voisin.

La connaissance des élèves que nous accumulons ce premier mois, aussi bien du point de vue du niveau que des habitudes de travail, du comportement, en mathématiques et en français, va fonder la composition des groupes de travail. Le travail en groupe commence dans la deuxième semaine d’octobre.

Nous n’utilisons pas certains outils comme les sociogrammes. Nous n’avons pas jugé nécessaire d’avoir recours à une technologie de ce type, parce que ces outils privilégient l’aspect affectif alors que nous recherchons un équilibre entre aspects sociaux, affectifs, cognitifs.

Les groupes devront rester inchangés pendant au moins un mois. Ce temps nous semble un minimum pour que les élèves essayent d’apprendre à travailler ensemble, à moins d’incompatibilités manifestes, ce qui se produit, en général, dans quelques cas seulement.

Les groupes seront éventuellement modifiés, et resteront ensuite inchangés jusqu’à la fin de l’année, dans les deux disciplines, ceci pour que les habitudes de travail s’approfondissent, à moins bien sûr, que des problèmes graves apparaissent.

Notes
200.

Le détail de la vérification expérimentale et le matériel développé à cette fin seront présentés dans le chapitre 8