Conclusion

Finalement, les élèves sont très conscients que la structure pédagogique est très différente en mathématiques et en français d’une part, et dans les autres disciplines d’autre part. La facilité d’accès des enseignants est un aspect de cette différence. Par contre, il semble que le rapport cours-exercices leur semble plus significatif : en particulier, en mathématiques et en français, il y a beaucoup plus d’exercices que de cours. Cela nous semble correspondre à notre approche qui se fait surtout à partir de résolution de problèmes.

Nous avons conservé le terme exercice préférablement à problème, ce dernier terme pouvant être interprété de façon restrictive par les élèves. L’opinion des élèves confirme que notre intention de fonder l’apprentissage sur la résolution de problèmes plutôt que sur l’information et la participation, comme le fait l’enseignement interactif, a bien été réalisée.

La comparaison des réponses aux items 9 et 10 va dans le même sens :

‘Item 9 : En mathématiques et en français, on avance à partir de ce qu’on fait nous-mêmes, et pas à partir de ce qu’on nous dit.’

Les élèves adhèrent à cette opinion, contrairement à celle-ci :

‘Item 10 : Dans les autres disciplines, on avance à partir de ce qu’on fait nous mêmes, et pas à partir de ce qu’on nous dit’

Les élèves considèrent qu’ils apprennent surtout à partir de leur activité propre, en mathématiques et en français, ce qui est un des objectifs d’une pédagogie de l’activité.

En revanche, les élèves ne semblent pas hésiter à poser des questions, aussi bien en mathématiques et en français que dans les autres disciplines, avec cependant une différence significative pour les mathématiques et le français.

Nous avions fait passer un autre questionnaire plus tôt dans l’année, et nous avions posé la même question. Nous avions obtenu un résultat analogue. Mais nous avions testé deux autres affirmations:

‘Affirmation 1 : les professeurs sont disponibles en mathématiques et en français’ ‘Affirmation 2 : les professeurs sont disponibles dans les autres disciplines’

Le résultat avait alors été le suivant :

Nous avions, à l’époque, trouvé une différence significative quant à la disponibilité des enseignants (Khi de 24 dans le premier cas, de 4 dans le second cas). Nous avons sans doute été maladroits et nous aurions dû poser les deux types de question dans le questionnaire final : la première permettant de savoir s’ils n’hésitent pas à poser des questions, la seconde permettant de savoir s’ils trouvent que les professeurs paraissent plus disponibles en français et en mathématiques que dans les autres disciplines.

En résumé, les élèves considèrent que l’implantation d’une pédagogie de l’activité est différente de ce qui se fait habituellement, assez pour les étonner. Ils font plus de problèmes et apprennent plus à partir de ce qu’ils font qu’à partir de ce qu’on leur dit. Il s’agit d’un changement effectif face à une conception courante de l’enseignement.