10.2.6. Comment les outils sont-ils utilisés ?

Les outils semblent être très utilisés, et l’être de façon individuelle : ils sont lus par tous et chacun essaye de suivre les étapes indiquées. Seuls, trois élèves disent ne pas les connaître. Mais cette utilisation individuelle ne suffirait pas à rendre les outils efficaces : ce qui est dit de l’outil, par les autres élèves, par l’enseignant, participe beaucoup à une véritable utilisation de l’outil. On continue à apprendre beaucoup par imitation. Il nous semble que l’outil est efficace, en grande partie, parce qu’il est utilisé en collaboration. On retrouve, là encore, l’importance du travail en petits groupes. L’outil engendre des discussions portant sur la façon de l’utiliser, sur les ressources qu’il contient, et qui sont des moments forts de l’apprentissage.

Hors de l’outil, point de salut : quand les élèves n’utilisent pas l’outil, ce n’est pas pour suivre une autre méthode qu’ils jugeraient meilleure, mais pour retrouver un comportement quelque peu erratique.

La moitié de la classe affirme intérioriser la démarche proposée dans les outils. Pour eux, on peut penser que le passage de l’outil à l’instrument s’est fait. Cependant, dix élèves affirment le contraire. Pour eux, les capacités de résolution de problèmes constituent sans doute une acquisition très fragile qu’il importerait d’étayer, et surtout de poursuivre.

La forme des outils peut-elle créer un barrage et rendre difficile leur utilisation ? C’est sans doute plus vrai en mathématique qu’en français, les outils mathématiques portant beaucoup plus d’informations. Un tiers de la classe dit les trouver trop denses. Il va donc falloir alléger la forme et éliminer les informations redondantes. Le travail est loin d’être stabilisé à ce niveau. Peut-être–être faudra-t-il continuer à imbriquer les outils, de façon que l’un soit en continuité, ou soit une généralisation du précédent. Chaque nouvel outil n’aurait qu’à présenter ce qui est nouveau, en renvoyant à l’outil précédent. Mais nous avons observé que les élèves ont du mal à gérer plus de deux ou trois outils à la fois, et certains ont de grandes difficultés à retrouver un outil qui n’a pas été utilisé très récemment. Cela montre que le travail sur les liens doit être accentué.

La démarche générale doit sans doute être améliorée, puisqu’un sixième la trouve peu claire. Il ne faut pas oublier que les outils doivent permettre, aux plus faibles comme aux autres, de travailler. L’objectif est donc que l’outil soit facilement accessible à tous, au moins par l’intermédiaire du petit groupe de travail.

Cinq étapes se retrouvent dans la majorité des outils, aussi bien en mathématiques qu’en français :

Certaines de ces étapes ont plus d’importance dans une discipline que dans l’autre.

Nous avons demandé aux élèves s’ils considéraient comme inutiles ou difficiles certaines des étapes précédentes.

L’évocation et l’identification du thème ne sont pas des étapes négligées par les élèves. Par contre, la mobilisation des connaissances sur le thème choisi et la comparaison du problème à résoudre à d’autres problèmes ne sont effectuées que par la moitié de la classe. Il semble qu’il faille un travail plus systématique à la comparaison. Certains élèves n’y ont pas recours, ou ne savent pas comparer, en grande partie peut-être parce qu’on leur impose ailleurs cette comparaison, en leur faisant, par exemple, remplir des tableaux.