UNIVERSITE LUMIERE LYON 2
Laboratoire ICAR (Interactions, Corpus, Apprentissages et Représentations) (UMR 5191)
THESE pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE LUMIERE LYON 2
Discipline : SCIENCES DU LANGAGE
17 mars 2005
L’enseignement universitaire du français en Chine : permanences et (r)évolution
JURY
Robert BOUCHARD Professeur à l’Université Lyon 2, Directeur
Jean-Pierre CUQ Professeur à l’Université de Provence, Rapporteur  
Véronique TRAVERSO Directrice de recherche, CNRS, Laboratoire ICAR
Violaine de NUCHEZE Professeur à l’Université Grenoble 3, Rapporteur

Remerciements

Je tiens à remercier vivement Monsieur le professeur Robert Bouchard d’avoir accepté de diriger ma thèse et suivi de très près mon travail en m’adressant encouragements, suggestions et critiques utiles.

J’aimerais ensuite témoigner ma profonde reconnaissance à Madame Catherine Kerbrat-Orecchioni pour les précieux conseils et renseignements qu’elle m’a donnés, avec bienveillance, tout au long de mes années d’études en France.

Je remercie infiniment l’Ambassade de France en Chine qui a réalisé toutes les démarches nécessaires pour que je puisse obtenir une bourse d’étude en France, à l’Université Lumière-Lyon 2.

Mes remerciements vont également aux chercheurs français et étrangers du Groupe de Recherche « Interactions, Corpus, Apprentissages et Représentations » : M. François Lupu, Mme Maria Olivos et Mlle Mélanie Richet qui m’ont beaucoup aidé dans la préparation de ma thèse.

J’exprime aussi tous mes remerciements à ma femme Lianxiang, dont l’amour, la compréhension et le discernement m’ont beaucoup aidé dans la rédaction de cette thèse.

Que tous ceux qui m’ont apporté un soutien matériel ou spirituel trouvent ici l’expression de ma gratitude : amis et collègues chinois et français.

Avant-propos

Au cours de mon expérience, longue d’une vingtaine d’années, d’enseignement du FLE à l’Université en Chine, j’ai assisté à une période d’évolution méthodologique de cet enseignement. L’objectif de cette évolution est de satisfaire le besoin de communication en langue étrangère dans le cadre de la politique d’ouverture de la Chine mise en œuvre à partir de 1978.

En ce qui concerne l’enseignement de la langue étrangère dans l’enseignement supérieur, la transition entre enseignement traditionnel et enseignement communicatif est devenue le problème le plus souvent posé. Fondé sur une relation pédagogique forte dans laquelle l’enseignant joue le rôle central, l’enseignement dit traditionnel existe depuis longtemps et met l’accent sur la connaissance de la langue tout en considérant que le savoir métalinguistique constitue une partie de la discipline universitaire : « savoir une langue, c’est plus ou moins connaître le système à l’égal du maître… c’est le vocabulaire et la grammaire qui représentent les objectifs immédiats » (P.Martinez, 2002 :49). L’approche est très analytique et les outils privilégiés sont le manuel ou bien un autre support linguistique avec des explications en langue maternelle. Dans le même temps, l’approche directe, l’approche audiovisuelle, l’approche communicative essaient de mettre les apprenants au centre des activités en classe, en considérant que « le langage est désormais perçu d’abord comme un moyen d’agir sur le réel, et les formes linguistiques ne prennent leur sens que dans des normes partagées, savoir une langue, c’est savoir communiquer en connaissant la règle du jeu » (P.Martinez, 2002 :72).

Face à ces deux grands courants méthodologiques, à mon poste de travail, ma première préoccupation est d’essayer d’élever la compétence linguistique et la compétence communicative des apprenants de FLE. L’évolution méthodologique de l’enseignement des langues étrangères en Chine nous conduit ces dix dernières années à réfléchir sur la relation existant entre ces deux courants. Nous trouvons qu’ils sont complémentaires au niveau des activités didactiques comme les deux « courants » du Rhône et de la Saône à Lyon se dirigeant vers le même « objectif» : ce qui compte, c’est de faire des progrès en langue d’une part, et de savoir se servir de la langue d’autre part, surtout pour les apprenants débutants en milieu universitaire. Comme l’enseignement traditionnel qui prenait le lexique et la grammaire comme buts de la connaissance universitaire est loin d’envisager la langue comme un instrument communicatif, on cherche une nouvelle approche plus dynamique, plus interactionnelle pour la classe de langue étrangère. L’enseignant, objet central de notre recherche, joue un rôle déterminant dans tout le processus d’enseignement pour favoriser l’acquisition de la connaissance linguistique et gérer l’interaction didactique.

Dans l’enseignement / apprentissage de la langue française en milieu universitaire, les apprenants et les enseignants sont confrontés à plusieurs problèmes, sur lesquels des linguistes et des sociolinguistes ont beaucoup travaillé. Pour étudier l’enseignement / apprentissage de la langue étrangère, l’analyse de l’interaction didactique entre les apprenants et l’enseignant en classe de FLE est nécessaire. Cette analyse nous permet d’aborder des problémes tels que l’efficacité des activités didactiques en classe, les fonctions de l’enseignant dans ces activités, les comportements langagiers des apprenants et de l’enseignant en classe, la nature du contrat de communication et du contrat didactique qui les lient etc.

Etant donné que l’interaction didactique entre l’enseignant et son groupe d’apprenants dans le cadre d’un enseignement / apprentissage du FLE constitue l’objet de notre recherche, nous nous intéressons aux trois grands rôles simultanés que joue tout enseignant en classe de langue : fournisseur de savoir, meneur d’activités, évaluateur (cf. Dabène, 1988). Nous espérons que notre étude de ces questions donnera à nos collègues chinois ou français un nouvel éclairage sur un domaine didactique en pleine évolution mais aussi en pleine progression, celui de l’enseignement du français en Chine.