I.2.2. La traduction dans l’enseignement

En ce qui concerne la compréhension de la grammaire préalablement déterminée dans le manuel, l’enseignant utilise souvent la traduction en langue maternelle pour faciliter la compréhension du savoir linguistique en classe de débutants. Pour chaque cours, la traduction du texte et des phrases est une partie importante des activités didactiques. Nous voyons fréquemment, dans les observations de classe, que l’enseignant demande aux apprenants de faire la traduction du français en chinois, pour tester d’une part leur compréhension du texte en français et d’autre part, leur capacité à utiliser les règles de grammaire qu’ils viennent d’apprendre. Une telle habitude de passage par la langue maternelle gêne et retarde, chez les apprenants, tant le processus de compréhension que celui d’expression.

La méthode de traduction fait partie de la méthode traditionnelle ou classique visant l’enseignement de la langue étrangère « en milieu exolingue » (L. Dabène, F. Cicurel1990 :9). Cette méthode de traduction est devenue la méthode standard en Chine au début du 19è siècle, elle a connu son plein épanouissement à partir de 1840 et continue même d’être utilisée de nos jours dans certains milieux, surtout universitaires. Dans cette méthode de traduction, l’enseignant devient le personnage dominant dans la salle de classe, il est considéré comme le détenteur du savoir. La traduction du support linguistique en langue maternelle sert dans l’enseignement / apprentissage à faire une comparaison entre la langue cible et la langue maternelle, et ce, afin de faciliter la compréhension des phénomènes grammaticaux. En classe, l’enseignant pose des questions aux apprenants à tour de rôle, assigne des tâches, au besoin fournit la traduction en langue maternelle afin d’assurer la communication entre lui-même et l’enseigné.